Hopaal, une mode plus responsable et "à la demande"

La jeune pousse biarrote mise sur une production de vêtements en circuit local, à partir de matières recyclées ou naturelles. Son modèle économique ? Fabriquer des pièces en collaboration avec les clients plutôt qu’en se basant sur le marketing et la communication. 

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Si la fin de la fast-fashion ne se profile pas encore, la mode éco-responsable se fraie néanmoins un chemin. Face à l’urgence climatique, le secteur du textile est de plus en plus sommé de se réinventer et la Commission européenne envisage d’imposer l’utilisation de textiles recyclables d’ici à 2030. Pour autant, nombre d’entrepreneurs n’ont pas attendu le législateur pour se lancer sur le chemin d’une mode plus durable. Un défi, non sans obstacles, qui est loin d'effrayer certaines startups, à l'image de Hopaal, jeune pousse basée sur la côte basque depuis 2017, qui lutte contre la surproduction et cultive un modèle économique original.  

Une croissance tirée par la demande 

Ses vêtements, de style sobre et minimaliste, sont confectionnés à partir de matières naturelles telles que du lin bio récolté en France, du polyester en provenance des filets de pêche ou des bouteilles recyclées, et de la laine à 80 % française et 20 % portugaise. Mais avant même de développer une nouvelle pièce, les clients répondent à un questionnaire pour cocréer le produit. « Nous développons ensuite des prototypes que nous présentons sur notre site et sur nos réseaux sociaux. Puis, nous les produisons en fonction du nombre de personnes qui ont manifesté leur intérêt pour acheter le vêtement », explique Clément Maulavé, cofondateur de la start-up. Le temps d’attente est ensuite variable, allant d’une semaine à plusieurs mois en fonction des précommandes. « Notre croissance est tirée par la demande. Elle se fait de manière naturelle ». Ce concept, c’est celui de la mode à la commande. 

L'autre point clé de la stratégie d'Hopaal est que la jeune griffe ne fait que très peu de marketing et minimise donc les dépenses dans ce domaine. « Nous utilisons des canaux de communication classiques, que ce soit les réseaux sociaux ou les sites web, et nous répondons aux demandes d’interviews dans les médias, mais nous ne sommes pas dans une démarche de communication proactive », affirme le cofondateur. Par ailleurs, grâce à son modèle de produits à la commande, Hopaal fait essentiellement de la vente directe. 95 % de son activité provient de son site Internet, la boutique à Biarritz n’étant qu‘un « bonus ».  Et cela fonctionne, puisque seulement trois ans après son lancement, le chiffre d’affaires de l’entreprise dépassait un million d’euros. Clément Maulavé, qui a créé la start-up avec Mathieu Couacault sur les bancs de leur école de commerce à Toulouse, ne s’attendait pas au succès rencontré. Mais pour le jeune patron, la croissance n’est pas un objectif en soi et « le quantitatif, doit être la conséquence du qualitatif ». 

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