Embelium, la startup qui fait pousser des emballages 100 % végétaux

Face au défi environnemental que représentent les déchets en plastique, des solutions innovantes ambitionnent de remplacer des matériaux polluants et peu recyclés. Embelium, basée dans le Lot-et-Garonne, a mis au point une alternative aux emballages en polystyrène : un nouveau matériau, cultivé à partir du mycélium, 100 % végétal et biodégradable, aux usages potentiellement multiples.

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Un constat : les emballages plastiques, un défi pour l’environnement

Un véritable défi écologique. Des millions de tonnes de déchets plastiques se retrouvent tous les ans dans l’environnement, perturbant les écosystèmes, notamment ceux des océans, où d’ici 2050, pourrait se trouver - selon certaines estimations - plus de plastiques que de poissons. De quoi motiver la création de solutions innovantes pour remplacer des emballages polluants par des matières vertueuses pour l’environnement.

Une solution : un nouveau matériau 100 % naturel

Rémi Laurant est justement le créateur d’une de ces solutions. L’ancien dirigeant d’une PME industrielle s’est reconverti en apiculteur puis en entrepreneur. En cherchant à isoler ses ruches, sans utiliser de polystyrène ni de mousse polyéthylène, il a eu l’idée de concevoir un matériau végétal sans additif ou autre complément chimique. Parmi les problèmes liés au plastique, « en plus de l’aspect environnemental, celui de recyclage et de pollution, il y a aussi le transfert de plastifiants. Je voulais en effet un matériau qui ne soit pas porteur de produits qui puissent à un moment donné migrer dans la ruche », explique le fondateur d’Embelium.

Il finit par inventer une solution, à partir de la racine du champignon. Le principe ? En alliant deux produits naturels, des fibres d’origine agricole et le mycélium, qui agit comme un liant, Rémi Laurant obtient « un matériau solide, résistant aux chocs, isolant thermiquement, ininflammable qui, tout en étant 100 % naturel et obtenu par culture, a des caractéristiques techniques tout à fait intéressantes ». Un matériau biodégradable et compostable, facile à mettre en forme, d’où l’idée de le cultiver dans des moules pour obtenir des protections pour, par exemple, une bouteille de vin, un pot de miel, voire un produit cosmétique.

Une ambition : des fermes de culture proches de lieux de consommation

Des possibilités d’applications multiples s’ouvrent ainsi à Embelium. « C’est tout le travail que je suis en train de faire pour bien positionner cette matière et arriver à ce qu’elle ne soit pas ramenée à une simple cale », précise Rémi Laurant. « Cette matière végétale a une vraie personnalité : un toucher doux, une couleur intéressante. C’est une cale qu’on peut avoir envie de montrer ».

À plus long terme, celui qui cultive aujourd’hui son matériau végétal dans son atelier à Moncrabeau ne projette pas d’ouvrir d’usine un jour, mais plutôt « des fermes de culture d’emballages, proches de lieux de consommation. C’est un processus de culture qui n’est pas loin de la fromagerie, cela peut donc très bien être un complément de revenus agricoles », estime-t-il. Un projet d’économie circulaire, en somme, susceptible de séduire des entreprises en quête de projets d’écoconception.