Edouard Caraco, l’ambition verte d’un serial entrepreneur

A 27 ans, le cofondateur du site The Bradery, plateforme de ventes privées responsables, a déjà créé trois entreprises. Révolté par la pollution des océans, il reverse désormais à des associations un pourcentage du chiffre d’affaires de son entreprise.  

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Pour le jeune entrepreneur, la responsabilité d’un créateur d’entreprise passe d’abord par la nature de son activité. The Bradery, plateforme numérique qui écoule, à prix réduit, les anciennes collections des grandes marques de mode, « valorise l’existant et n’en produit pas avantage ». En mettant en vente des produits issus des surstocks, dans un secteur pointé du doigt pour son lourd impact environnemental, le projet vise à tempérer les dégâts de la mode et à freiner la surproduction 

Un fonds de dotation au profit des associations 

En plus de la visée responsable de son projet, Edouard Caraco a versé 20 000 euros l’an dernier au profit de différentes causes, à leur tête, le soutien du personnel soignant et du secteur médical affaiblis par la crise sanitaire. Pour renforcer son impact, l’entreprise a lancé cette année le fonds The Bradery Cares, au profit dassociations telles que Project Rescue Ocean qui vise à protéger les mers et les océans en nettoyant les plages et en sensibilisant les jeunes aux défis écologiques. Le concept : pour toute commande passée sur la plateforme, The Bradery s’engage à reverser 1 euro à son fonds de dotation. 

Autre action qui, en parallèle, fait le chemin dans les projets d’Edouard Caraco : celle de se retrousser, lui-même et ses équipes, les manches, en conduisant des opérations de ramassage de déchets sur les plages. Il s’est ainsi récemment attaqué, aux côtés de l’association Rescue Ocean, au nettoyage des quais de Seine. Une manière de « transformer la contribution digitale dans la vie réelle », considère-t-il. Enfin, l’expansion internationale de la start-up, qui est en passe d’ouvrir des bureaux au Benelux et en Espagne, devrait, elle aussi, s’accompagner de futures collaborations avec des associations internationales en matière de protection de l’environnement, confie le jeune patron.  

La liberté d’entreprendre comme motivation d’agir 

C’est l’envie de liberté qui guidé les motivations d’Edouard Caraco à cofonder plusieurs sociétés et à lancer des projets à fort impactconfie t-il. En 2013, lors de ses études à la prestigieuse London School of Economics, il a créé Keyweee, une société de gestion locative d’appartements, avec son associé et ami d’enfance Tim Linyear. Avant que les deux jeunes diplômés ne s’essayent en tant que salariés au sein de grands groupes - Amazon UK pour ce qui concerne Edouard Caraco qui y occupait un poste de manager. « Nous nous sommes rendu compte que nous n’étions pas faits pour cela », se souvient-il. L’envie d’entreprendre et d’agir a pris le dessus, donnant naissance à Wing, une jeune pousse spécialisée dans la logistique e-commerce. Puis, il y a deux ans et demi, les deux associées ont fondé ensemble The Bradery en 2019.   

Le succès est au rendez-vous. La pépite parisienne compte aujourd’hui 35 collaborateurs et devrait réaliser 50 millions de chiffre d’affaires cette année – revenu dont une partie sera reversée à la protection des océans. « Lorsqu’on est en bord de mer, on ne peut pas fermer les yeux face à la pollution », explique ce surfeur assidu depuis plus de cinq ans, par ailleurs épris de yoga. « Nous sommes jeunes, curieux et à l’écoute. C’est tout naturel d’avoir une prise de conscience environnementale. On ne peut pas ne pas se sentir responsable en tant qu’entrepreneur », insiste-t-il.