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Christophe Michalak : « J’ai tout de suite réfléchi à des solutions d’urgences »

Christophe Michalak, chef pâtissier et propriétaire de 4 établissements en France, revient sur les premières solutions qu’il a dû mettre en place afin de soutenir ses employés et son entreprise face à la pandémie de Covid-19.

Pas évident d’annoncer à ses 50 employés que l’entreprise doit fermer…C’est pourtant la résolution qu’a dû prendre Christophe Michalak – célèbre chef pâtissier - le 17 mars dernier à l’annonce de l’entrée en confinement de la France. Une épreuve difficile à surmonter, mais pas impossible. La preuve, dès les première heures, l’entrepreneur n’a eu de cesse de trouver des solutions pour s’adapter et continuer à faire tourner l’entreprise pendant le confinement.

Bpifrance : Suite aux annonces du Président de la République Emmanuel Macron, quelle a été votre première réaction ?

Christophe Michalak : J’ai fermé mes 4 pâtisseries, j’ai dit à mes employés de rentrer au plus vite chez eux et j’ai tout de suite réfléchi à des solutions d’urgences pour essayer de rebondir au plus vite.

B : Le secteur de la restauration a été touché de plein fouet par la pandémie. Comment vous êtes-vous adapté ? Livraison des pâtisseries à domicile, visio-conférences avec vos équipes… 

C.M : J’ai tout de suite fait un inventaire de mes produits : chocolat, Pâques et tout ce que j’avais dans mon économat. J’ai mis au point un système d’envoi de boxs que j’ai vendu sur le net avec Chronopost à travers toute la France.
Lorsque vous êtes une équipe ultra réduite (seul la plupart du temps ou a deux ou trois certains jours), et que vous devez composer puis emballer des centaines de colis vous essayez de trouver les solutions les plus efficaces.

 

B : Justement, vous avez été contraint de mettre vos salariés au chômage partiel. Comment l’ont-ils pris ?

C.M : Ils ont été surpris par ce confinement que personne n’imaginait vraiment. Ils sont tous rentrés chez eux en me disant que je pouvais compter sur eux. Nous sommes très soudés.

B : Et vous ? Comment faites-vous pour “tenir”, avez-vous fait des demandes d’aides ?

C.M : Nous sommes tous très conscients de la chance d’avoir pu bénéficier du chômage partiel proposé par l’Etat. Sans ça je ne sais pas comment la boîte aurait tenu. Nous sommes indépendants ma femme et moi, nous n’avons aucun associé, alors forcément notre équilibre reste fragile.
Mais vous savez, personnellement je suis bon lorsque la pression est forte, je sais me battre.

B : Selon une étude menée par Nielsen, le secteur du bio est en progression de 25 % depuis le début du confinement. Que pensez-vous du regain d’intérêt des Français pour le circuit court et le bio made in France ?

C.M : C’est très bien, c’est ma façon de consommer. Je pense que cette épreuve va changer notre perception de la nourriture, du made in France, je suis partisan de cet esprit. Dans mes pâtisseries j’utilise des œufs bios, des colorants naturels à base de fruits, et de plus en plus de sucres non raffinés. Et je vais aller de plus en plus vers cette façon de faire.

B : A l’approche du déconfinement quelles mesures allez-vous mettre en place dans vos établissements ?

C.M : La vie doit continuer, on doit tous se relever et avancer, et bien sûr ça ne sera pas facile… Donc pour commencer, nous allons réouvrir très progressivement et on adaptera la vente aux mesures mises en place par le gouvernement, en protégeant notre personnel et nos clients.

B : Quels enseignements pensez-vous tirer de cet épisode ?

C.M : Ne jamais lâcher, pouvoir rebondir si une autre catastrophe arrive, regardez toujours devant, jamais derrière !