Bornes de recharge électrique : comment DBT ajuste sa stratégie de développement depuis 30 ans

Présente sur le marché des bornes de recharge de véhicules électriques depuis plus de 30 ans,  la PME DBT (Euronext Growth – ALDBT) a traversé une période de turbulences avant de rebondir, portée par l’essor actuel des véhicules « propres ». Retour sur l’histoire de ces pionniers.

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portait entreprise DBT

Alors que le véhicule électrique conquiert la France et l’Europe, Alexandre Borgoltz affirme « On oublie souvent qu’en 1992, on comptait déjà 10 000 véhicules électriques en France ! ». Le directeur général de DBT parle en connaissance de cause : dans les années 1990, la PME de Douai construisait et distribuait déjà des bornes de recharge pour véhicules électriques. Soit presque 25 ans avant l’engouement actuel. 

Aujourd’hui, le groupe connu pour ses bornes de recharge rapide voit de nouveau les perspectives s’éclaircir après plusieurs mois mouvementés. Une nouvelle levée de fonds record en mars 2021 de 200 millions d’euros entame une lignée de grandes ambitions.

Le tournant du Grenelle de l’Environnement

Retour en 1990. Hervé Borgoltz, père de l’actuel directeur général, fonde DBT autour de la transformation de courant basse tension. Quelques années plus tard, il ajoute deux autres cordes à son arc : le contrôle d’accès et les systèmes de distribution d’énergie dans l’espace public. Mais très vite, la PME perçoit qu’elle a une carte à jouer dans la recharge de véhicules électriques. Le marché est embryonnaire, certes, mais quand EDF se tourne vers elle, DBT se lance. D’autres acteurs publics et privés, disposant de leur flotte de véhicules électriques, la solliciteront par la suite. Des années plus tard, DBT équipera des collectivités comme la Ville de Paris ou la Rochelle. L’activité reste néanmoins marginale.

En 2008, le Grenelle de l’Environnement rebat les cartes et projette la société dans une nouvelle dimension. Alexandre Borgoltz arrive pour prendre en charge ce qui deviendra la filiale DBT-CEV. En 2010, premier coup d’accélérateur : DBT est choisie par l’organisation néerlandaise E-Laad pour construire des bornes selon son protocole standard OCPP, qui, par chance, deviendra le protocole dominant. L’année suivante, DBT s’entend avec Nissan pour constituer son réseau de bornes de recharge rapide en Europe, « une occasion en or pour une PME comme la nôtre », confie le dirigeant. Au total, l’entreprise installera pour le constructeur japonais 2000 bornes entre 2013 et 2018, « soit 70 % de tout le parc européen de recharge rapide de l’époque ».

L’après-Nissan et le choc de 2020 : DBT se réinvente

Pour DBT, l’expérience s’avère autant fondatrice que déstabilisatrice, puisque des contraintes opérationnelles imprévues et très coûteuses finissent par la fragiliser financièrement. En termes d’image, le coup est rude. En 2020, alors que la PME commençait à remonter la pente, la crise sanitaire constitue le second choc. DBT ne peut plus livrer certains clients. En juillet 2020, Alexandre Borgoltz reprend la direction générale de l’entreprise et impulse un nouvel élan. La stratégie est payante et les voyants repassent au vert.

Au premier semestre 2021, le chiffre d’affaires du groupe se consolide de +74 %   et, dans l’usine de Douai, le carnet de commandes se remplit. « Nous sommes très présents sur l’objectif gouvernemental des 100 000 bornes et DBT est de plus en plus impliquée dans l’équipement de flottes et de parkings du secteur privé (entreprises de la distribution, du retail ou de fast-foods…). La croissance est énorme, le marché est là, se réjouit le dirigeant. Pour surfer sur la tendance de l’électrique, nous avons lancé en parallèle notre filiale R3 qui propose une solution innovante de recharge ultra-rapide ouverte à tous les utilisateurs ». Tourné vers l’avenir, le groupe investit en R&D et dans le made in France. Objectif, 100 millions d’euros de chiffres d’affaires d’ici 2025.