Athletics 3D, la PME qui met l’industrie 4.0 au service du sport de haut niveau

Champion du monde junior de biathlon en 2009, Clément Jacquelin a su s’imposer sur le marché des sports de haute précision grâce à son entreprise spécialisée dans l’impression 3D. Aujourd’hui sollicité par de nombreuses fédérations sportives, Athletics 3D continue son développement avec en ligne de mire les JO de Paris 2024.  
 

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Clement Jacquelin Athletics 3D

Avec Athletics 3D, Clément Jacquelin a raccroché les skis, mais décroché une place de leader industriel dans la personnalisation de matériels sportifs. Avec une offre ultra-personnalisable et tournée vers la haute performance, son entreprise équipe une centaine de biathlètes dont une cinquantaine sur le tour mondial. Il faut dire qu’entre lui et son frère Émilien Jacquelin, membre de l’équipe de France et double champion olympique en relai et relai mixte, la famille possède une certaine expertise du haut niveau.  

D’ailleurs, c’est de cette même volonté de gagner qu’est née, bien avant le lancement d’Athletics 3D en 2017, la vocation de Clément Jacquelin. « Je crois qu'il s’agit d’une constante chez les athlètes, il faut avoir besoin d’un objectif pour se motiver. Après mon titre mondial décroché au Canada en 2009, mon leitmotiv est devenu de concevoir du matériel et de gagner avec ! », explique le Dauphinois. Pour réaliser ses desseins, il intègre Grenoble INP, une école d’ingénierie réputée. Avec ses enseignants, il échange autour de son projet, parle matériaux, processus de fabrication et innovation produit. Bref, il fait mûrir les principes fondateurs de ce qui deviendra Athletics 3D. « En 2017, à la fin de mes études, j’ai eu l’opportunité d’équiper Martin Fourcade (quintuple champion olympique, ndlr) donc je me suis décidé très vite à lancer l’entreprise », se rappelle Clément Jacquelin.   

Permettre à l’athlète de faire corps avec son outil  

Entre impression 3D et fabrication de jumeaux numériques, l’entreprise basée à Villard-de-Lans (38) met les dernières innovations industrielles au service de l’ultra-personnalisation du matériel. « Ce qu’on ressent avec le tir sportif, c’est le besoin de faire corps avec son matériel. L’enjeu est d’être en mesure d’apporter une solution à l’athlète qui a envie d’avoir une sensation spécifique avec son outil ». Or, la personnalisation des pièces ne date pas d’hier et depuis des générations les biathlètes poncent une crosse de bois pour l’adapter au mieux. « Le problème avec le travail du bois est que toute action est irrémédiable. Pour l’athlète, il s’agit d’un réel frein puisqu’il peut hésiter à opérer une modification qu’il pressent comme nécessaire », souligne d’expérience l’ingénieur. Avec Athletics 3D, les clients collaborent et échangent longuement auprès des équipes, ce qui aboutit à la numérisation du produit fini. L’intérêt pour les consommateurs est double puisque cela permet d’atteindre un degré de personnalisation beaucoup plus fin, mais aussi de garantir la reproduction d’une pièce au besoin. 

« Ce qui m’anime le plus, c’est l’instant où l’athlète saisit le produit pour la première fois », conclut Clément Jacquelin qui garde un souvenir ému de la livraison de sa première carabine à Ole Einar Bjørndalen, le sportif le plus titré de l’histoire des Jeux olympiques d’hiver.  Pour autant l’entreprise, qui a acquis sa réputation grâce à son expertise sur le biathlon, reçoit désormais des demandes diverses pour l’escrime, l’aviron, le hockey, le short-track et le pentathlon moderne. Parallèlement, elle produit de nombreuses pièces pour l’athlétisme handisport. Pour Athletics 3D, le prochain défi sera olympique puisque la PME industrielle a récemment été référencée par l’INSEP (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance) comme ergonome en vue de la préparation des JO de Paris.  

 

Martin Ferron
Martin Ferron Rédacteur Web