Archeon exporte sa solution IT au service de la réanimation médicale aux Emirats arabes unis

Archeon, deeptech française créée en 2018, met l’intelligence artificielle au service de la médecine de réanimation. Dans un contexte d’urgence accentué par la crise sanitaire, l’entreprise connaît une forte expansion à l’international. Aujourd’hui, retour d’expérience sur l’une de ses plus importantes destinations d’export : les Emirats arabes unis.

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Après 7 ans de carrière en tant qu’ingénieur dans les services du CHU de Besançon, Alban De Luca décide de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale en imaginant une solution médicale adaptée aux besoins des équipes de secours médical. EOlife® est un outil qui permet de ventiler efficacement un patient en arrêt cardio-respiratoire. La ventilation des patients reste l’un des principaux challenges techniques à relever par les équipes médicales aujourd’hui. L’enjeu est de suffisamment oxygéner le malade tout en évitant l’hyperventilation, cause fréquente de mort ou de lourdes séquelles dans 70 % des cas.

Réponse à ce problème, EOlife® mesure les paramètres ventilatoires et donne un suivi en temps réel au secouriste de la qualité de la ventilation du patient. Il permet la réduction des risques d’ hyperventilation jusqu’à 10 fois et une amélioration de 70 % des performances de la ventilation manuelle. « EOlife® comble un manque important dans la prise en charge de l’arrêt cardiaque », explique Daniel Jost, responsable de la section scientifique à la Brigade des Sapeurs-pompiers à Paris. L’outil est aujourd’hui exporté vers le marché européen mais aussi vers la Chine ou les pays du Golfe. Ces derniers sont « fortement à l’écoute des nouvelles technologies de rupture dans le domaine médical », nous confie Alban De Luca, l’un des fondateurs d’Archeon.

« Nous sommes sur un marché de niche compliqué d’accès. Il faut souvent attendre que des appels d’offres soient lancés par des hôpitaux qui souhaitent renouveler leurs équipements. L’export est alors une évidence. Nous avons très vite commencé à approcher ce marché en participant à des congrès internationaux. C’est comme ça que nous avons été en contact avec le monde des affaires au Moyen-Orient ». Depuis octobre dernier, Archeon commercialise son outil aux Emirats arabes unis très intéressés par cet outil de médecine d’urgence.

Les Emirats arabes unis, l’un des marchés les plus faciles d’accès au Moyen-Orient

Pour approcher ces marchés à l’international, l’entreprise est passée à travers des réseaux de distribution auxquels elle confie la commercialisation des produits. Une autre caractéristique qui facilite davantage l’export vers cette destination est la reconnaissance du marquage CE, qui définit les produits homologués en Europe. « Ce n’est pas le cas des Etats-Unis et du Canada par exemple », ajoute Alban De Luca.

« Il s’agit d’un marché qui reconnaît l’expertise européenne, mais qui cherche aussi à attirer des talents de l’étranger pour gérer les hôpitaux de demain. Leur stratégie consiste donc à posséder les meilleurs équipements ». Ce marché dynamique offre en effet aux jeunes entreprises françaises une opportunité rare de se trouver sans grande concurrence. « Contrairement aux marchés mûrs, c’est ouvert aux startups », souligne Alban De Luca.

Pour résumer, cette destination qui peut sembler difficile d’accès aux entrepreneurs français ne l’est pas forcément. La barrière de la langue tombe dès qu’on a recours à l’anglais et la mentalité business y est familière. « La plupart des parties prenantes des projets sont des acteurs étrangers, nous travaillons principalement avec des Européens et des Américains ». Les Emirats arabes unis sont un marché perméable et très ouvert à l’étranger ce n’est pas le cas de tous les pays du golfe, note le fondateur. « Les procédures sont plus longues en Arabie Saoudite où il faut, par exemple, obligatoirement traduire tous les documents en arabe pour y commercialiser un produit. »

Archeon, l’un des 14 lauréats français sélectionnés par la Commission européenne pour combattre la Covid-19 grâce à des technologies de rupture, mène un nouveau projet de recherche depuis un an, spécifiquement pour la ventilation des patients souffrant du virus SARS-Cov-2. Proche du milieu de la recherche scientifique, l’entreprise prévoit également le lancement d’un produit de simulation, EOlife X, courant juin, qui servira principalement à la formation des équipes soignantes et des urgentistes avec l’ambition de conquérir de nouveaux marchés. Le marché allemand en Europe et l’Arabie Saoudite au Moyen-Orient.