Accompagnement local, ouverture de franchises : la stratégie d’export au Canada de Columbus Café

Le Canada attire de plus en plus d’entreprises françaises. Columbus Café n’échappe pas à la règle et développe un large plan d’implantation dans le pays nord-américain. Nicolas Riché, PDG de la chaine depuis 2007, partage sa stratégie et ses conseils pour une exportation canadienne réussie.

columbus cafe

20 filiales dans un an, 100 dans 5 ans. Columbus Café a de grandes ambitions pour son expansion au Canada. Première chaine de coffee-shop fondée en France en 1994, son ambition est « de créer un lieu de vie comme pouvait l’être le café de quartier à l’époque », raconte Nicolas Riché. La chaine a décidé de s’internationaliser il y a 4 ans et compte déjà une vingtaine de points de vente au Moyen-Orient et en Europe centrale. Sa stratégie se tourne à présent vers le marché nord-américain.

Un marché canadien mature

« Le Canada fait partie d’une zone très stratégique », explique le PDG. L’étude de marché réalisée en amont par les équipes de Columbus Café a décelé de belles opportunités malgré la présence de chaines locales ou internationales comme Starbucks. Le marché des coffee-shop y est mature et les Canadiens expriment un fort désir de nouveaux concepts plus circulaires. « Columbus se démarque en produisant tout sur place », affirme Nicolas Riché. « Nous encourageons l’approvisionnement local et nos équipes travaillent directement avec un torréfacteur québécois, la Brûlerie FARO ».

Les trois premiers points de vente ont été lancés en succursales avec une filiale locale, les suivants voient le jour sous forme de franchises. « C’est un système qui fonctionne très bien au Canada », témoigne le PDG. Pour chaque franchise, un franchisé est recruté au Canada ou en France et doit suivre une formation. Depuis octobre 2020, trois boutiques ont vu le jour à Montréal. Pour la suite, les objectifs du président sont clairs : « Nous prévoyons une ouverture par mois au Québec en 2022, puis en Ontario en 2023. Nous avons mis les investissements nécessaires pour recruter les bonnes personnes et viser une centaine de points de vente d’ici cinq ans ».

Se faire accompagner par des locaux

S'implanter dans un nouveau pays est un challenge avec de règles spécifiques qui nécessitent un accompagnement éclairé. Pour Nicolas Riché, « il est important d’investir dans un cabinet local capable de vous faire rencontrer les bonnes personnes sur place, et de vous accompagner dans toutes vos démarches administratives ». Columbus Café travaille avec Classe Affaire (La voie directe pour s'installer au Canada - Classe Affaires France Canada (classeaffairescf.com), un cabinet local qui accompagne des entreprises de l’Hexagone pour s’installer au Canada et d’intégrer les contraintes locales. Ce même cabinet a par exemple aidé le groupe Decathlon à s’implanter sur le territoire canadien.

En amont, il ne faut pas sous-estimer le temps de pré-lancement nécessaire pour s’imprégner de ces nouveaux marchés. « Cela prend du temps, beaucoup de voyages sur place et un investissement humain et financier qui est réel », avertit Nicolas Riché. Cette période est également nécessaire afin de constituer un réseau, de rencontrer les bons avocats, experts comptables, etc. D’après l’expérience du président, « le bouche-à-oreille fonctionne très bien au Canada », mais il faut lui laisser le temps de porter ses fruits. Tout ce qui est réalisé en amont est du temps gagné pour la suite. 

S’adapter à la culture locale  

Malgré la proximité de nos cultures, il reste nécessaire d’adapter son offre aux habitudes et aux spécificités locales. En effet, après une enquête sur les modes de consommation canadiens, Columbus Café a modifié ses recettes et son offre de produits. « Nous proposons par exemple une gamme pour le souper, une collation salée que prennent habituellement les Canadiens entre 17 et 18h », illustre Nicolas Riché. Columbus Café a également revu son offre de petit déjeuner afin de l’adapter aux habitudes et au goût des locaux.

En termes d’organisation du travail, le président insiste sur l’hospitalité des Canadiens et leur efficacité pour faire des affaires. « Tout va très vite, on recrute facilement et les banques sont plus réactives qu’en France », se réjouit-il. Cependant, Nicolas Riché rappelle l’importance de conserver une identité et un savoir-faire français pour se démarquer car « l’engouement pour les entreprises françaises à l’étranger est indéniable ». Pour lui, il faut « prendre le meilleur des deux mondes » en conservant la culture locale et en combinant les atouts des deux pays.