Vins et spiritueux : comment se porte la France à l’international ?

Premier pays exportateur de vin en termes de valeur, la France assume depuis plusieurs années une place de leader sur le marché mondial. Entre un positionnement historique solide et un contexte économique instable, deux experts Business France nous décryptent la situation.  

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Vins

La gastronomie. C’est ce qui ressort le plus souvent lorsqu’on parle de l’Hexagone. Cela comprend, bien sûr, la nourriture, mais également les vins et spiritueux. 2022 a été une année record pour la France en termes d’exportation dans ce domaine, d’après les derniers chiffres de la Fédération des Exportateurs de Vin & Spiritueux de France (FEVS). Adrien Calatayud, chef de service vins, spiritueux, bières et cidres chez Business France et Anna Achard, responsable du pôle conseil et expertise sectorielle reviennent sur les années post-Covid et les bons résultats de l’exportation française.  

2022, une année record pour les vins et spiritueux français

En 2021, le champagne, qui a été le plus touché par la crise sanitaire en raison de l’annulation des célébrations et festivités, remonte dans les classements. En 2022, celui-ci progresse de 8,5 % avec pas moins de 15,4 millions de caisses vendues. Du côté des spiritueux, on note une légère baisse pour le cognac. Cependant, celui-ci augmente de 9,3 % en termes de valeur par rapport à l’année 2022. « En spiritueux, les exportations de la France sont essentiellement et historiquement portées par le cognac. Néanmoins, nous enregistrons un progrès notable pour l’armagnac », explique Adrien Calatayud, chef de service vins, spiritueux, bières et cidres chez Business France.

Avec un chiffre d’affaires export record de 17,2 milliards d’euros pour les vins en 2022, la France préserve son statut de leader mondial, première en termes de valeur des exportations et troisième derrière l’Italie et l’Espagne en termes de volume. La dynamique est bien présente en 2022, même si l'inflation a joué un rôle actif. Le président de la FEVS, César Giron, précise d’ailleurs dans le communiqué que « l’année 2022 a été complexe ». D’après lui, « l’environnement politique et économique a contribué à la hausse des prix et à la reprise de l’inflation. À cette situation est venue s’ajouter l’impact de la faible récolte de 2021. » 

Le rosé, la couleur qui continue à séduire le marché américain 

« Malgré les taxes imposées du temps de l’ex-président Donald Trump, les États-Unis demeurent la première destination en valeur des vins français (y compris pour les vins rosés), suivie par le Royaume-Uni et l’Allemagne. », souligne Anna Achard. Ces destinations traditionnelles sont relativement stables. « La France exporte partout dans le monde et depuis très longtemps. Notre top 10 de destinations est stable. C’est entre la 11e et la 20e place que nous pouvons observer des tendances et des mutations intéressantes, » explique la responsable du pôle conseil et expertise sectorielle chez Business France. En 2 ans, certains marchés doublent leurs chiffres en volume et en valeur, à l’instar de la Corée du sud qui a  enregistré une croissance à trois chiffres. « C’est une destination phare que nous surveillons de près aux côtés des entreprises françaises », nous confie Adrien Calatayud.  

 « Parmi ces marchés, nous pouvons déceler certaines tendances. Le marché asiatique est par exemple traditionnellement intéressé par le vin rouge. Celui américain, plus mature, est aujourd’hui séduit par le rosé et les vins à bulles. », explique l’experte.  « Notre rôle est de saisir ces tendances et d’essayer de les changer à notre avantage. Actuellement, nous comptons beaucoup sur la mode du rosé pour ouvrir les marchés asiatiques à d’autres couleurs de vin. Les premiers échos sont concluants. »  

Les consommateurs se soucient davantage de l’impact du produit qu’ils consomment 

« Dans l’ensemble, la plupart des entreprises françaises osent l’export pour s’étendre au-delà du marché national qui stagne et chacun a une carte à jouer ! » exprime l’experte avec optimisme.  Côté stratégie d’export, même si l’Hexagone a la côte à l’international, choisir une destination reste une décision à étudier en fonction de l’offre de l’entreprise et de la spécificité de ses produits par rapport à la demande.  « L’accord mets et vins joue beaucoup pour choisir sa destination. En fonction de son produit et de la culture culinaire du pays, on peut déterminer son marché cible d’où l’importance de se faire accompagner en allant à l’international afin de matcher offre et demande », explique l’experte. 

Aujourd’hui, en plus des sensibilités culinaires, les entreprises doivent prendre en compte le souci environnemental dans leurs productions quand elles envisageant l’international. « Historiquement, les pays scandinaves sont sensibles au vin biologique. Mais aujourd’hui, cette tendance se généralise et vaut pour le marché national comme pour le marché international.  Les consommateurs se soucient davantage de l’impact du produit qu’ils consomment, à la fois sur leur santé et sur l’environnement, même quand il s’agit de vins et spiritueux. », alerte Anna Achard.  

Pour aller plus loin :

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