Sorare mélange football, gaming et blockchain

L'éditeur de jeu de cartes de football basé sur la blockchain Sorare vient de réaliser la plus grosse levée de fonds de l'histoire de la French Tech, avec un tour de table à 680 millions d'euros. Alliant la passion de la collection, la tech et le sport, l’entreprise a su convaincre les grands clubs mondiaux mais aussi des joueurs comme Antoine Griezmann à investir dans le projet. Portrait.

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Sorare

Collectionner des cartes numériques de joueurs de football échangeables sous forme de cryptomonnaies. C’est la proposition de Sorare, société française qui a développé un service de ligue fantasy. Le jeu consiste à collectionner des cartes de joueurs, composer son équipe virtuelle dont les résultats sont calculés en fonction des performances des clubs et de leurs joueurs dans le monde réel. Sorare se distingue en y intégrant de la blockchain et une forme de cryptomonnaie appelée NFT (jetons non fongibles). « Historiquement, le gaming a toujours été à l’aube de révolution numérique, avec internet, les réseaux sociaux. Pour nous, construire un jeu basé sur des NFTs était le meilleur medium pour faire en sorte que de plus en plus de monde comprenne et utilise la blockchain », explique Nicolas Julia, cofondateur de l’entreprise. 

Des NFT au nom de Cristiano Ronaldo

Si à ce moment de l’article, vous avez encore du mal à bien comprendre ce qu’est un NFT, c’est normal. Ces NFT (ou jetons numériques) représentent quelque chose d’unique et de numérotée. Dans le cas de Sorare, ce sont les cartes les plus rares qui personnifient ces jetons, enregistrés dans une blockchain. Pour donner un exemple concret, Sorare est composé de différents types de cartes : les classiques, qui sont communes et gratuites. La carte rare, avec un fond rouge, tirée à 100 exemplaires par joueur. La carte super-rare, avec un fond bleu, tirée à 10 exemplaires par joueur. Et enfin, la carte unique, en or. Cette carte exclusive peut être vendue à des centaines de milliers d’euros. Récemment, celle de Cristiano Ronaldo s’est vendue à 290 000 dollars.

« Notre business model est de vendre des cartes. C’est un marché libre, basé sur l’offre et la demande », précise le cofondateur. Bien qu’il semble assez simple dit comme ça, il repose sur des technologies innovantes qui réinventent le marché de la collection et du gaming sportif. Grâce à ce modèle, Sorare a convaincu 250 000 utilisateurs depuis sa création en 2019 et ce n’est que le début. « Nous avons une croissance de 52 % par mois », précise Nicolas Julia.

"130 clubs de football sont déjà présents sur Sorare"

En pleine crise sanitaire, Sorare a pu attirer plus de clubs. N’ayant plus accès aux revenus de billetterie, l’entreprise leur offre une nouvelle source de revenus. « 130 clubs de football sont déjà présents sur Sorare, y compris tous les champions européens. Les partenariats avec Liverpool, le Paris Saint-Germain, le Bayern Munich, le Real Madrid ou encore la Juventus en font la première plateforme numérique à proposer des cartes à collectionner des cinq grands champions du football européen », détaille Nicolas Julia.

Au-delà de l’aspect financier, la plateforme offre aussi une certaine visibilité à des compétitions peu connues du grand public. « Par exemple pour les plus petites ligues telles que la K League (Corée du Sud) ou la J League (Japon), c’est une exposition assez importante, car beaucoup de nos utilisateurs en Europe et aux Etats-Unis ne suivaient pas ces ligues avant et s’y intéressent très fortement maintenant. »

En plein développement, l’entreprise a réalisé la plus grosse levée de fonds de l'histoire de la French Tech,  680 millions d’euros auprès d’investisseurs, pour séduire de nouveaux utilisateurs et renforcer ses équipes. Elle peut également compter sur d’autres investisseurs de renoms tels que les joueurs du FC Barcelone Antoine Griezmann et Gérard Piqué. « Ils sont super engagés, pas qu’en tant qu’investisseurs mais aussi conseillers stratégiques. C’est une vraie marque de confiance pour nous et pour notre communauté », affirme le cofondateur.