Demain : comment nourrir l'humanité

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Lucie Basch (Too Good To Go) : « Le plus compliqué a été de lutter contre le syndrome de l'imposteur »

Couverte de prix et de récompenses grâce à sa start-up à succès Too Good To Go, Lucie Basch, 27 ans, garde les pieds sur terre et intensifie son combat contre le gaspillage alimentaire, un enjeu majeur pour le monde de demain.

Lucie Basch

Too Good To Go part en guerre contre le gaspillage. Créée simultanément en 2016 en France, au Danemark et en Norvège, la start-up, aujourd'hui unifiée, est présente dans 14 pays et emploie plus de 450 personnes. Sa raison d'être : lutter contre le gaspillage alimentaire, un des enjeux majeurs de demain, en permettant aux particuliers d'acheter des paniers de produits invendus à prix réduits. En France, la société revendique plus de 10 millions de repas sauvés de la poubelle, 5,5 millions de comptes créés sur son application et plus de 10 500 commerçants et enseignes partenaires.À la tête de cette réussite se trouve Lucie Basch, 27 ans. Élue « Femme entrepreneure de l'année » du Prix Margaret 2018, lauréate du prix de la Femme d’Influence 2018, présente dans le classement des « 100 qui auront fait 2018 » de L'Obs, dans le palmarès LSA des 50 femmes qui comptent dans la grande conso en 2019 ou encore le Who's Who 2019... La jeune entrepreneuse parisienne est partout.

Exposition médiatique comme ingrédient du succès

« Certains articles de presse enjolivent tellement mon histoire qu'il m'arrive de ne plus me reconnaître ! Derrière la belle histoire, on a tendance à oublier les galères, les échecs ou juste les efforts qu'il faut fournir pour qu'une société se développe », se confie-t-elle. Pour autant, Lucie Basch sait combien l'exposition médiatique renforce Too Good To Go et permet d'étendre la conscience anti-gaspillage. « Bien sûr qu'il est primordial d'avoir de l'impact pour changer les choses, et plus on parle de moi comme représentante de l'entreprise, plus on fait avancer la société sur le sujet ».L'intérêt du public et des médias, Lucie Basch sait le susciter. Cette année, elle et son équipe se sont ainsi « énormément impliqués » dans le projet de loi économie circulaire, avant de se lancer dans la création d'un pacte sur les dates de péremption, « car il ne s'agit pas de sauver uniquement des paniers mais d'aller bien plus loin ». Dernière action en date : la sortie d'un livre, Le guide anti-gaspi (éditions Leduc), préfacé par Thierry Marx. « En suivant notre instinct, en faisant ce qui, selon nous, doit être fait, nous lançons sans cesse de nouveaux projets et continuons à faire parler de nous », résume celle qui fait de la « quête de sens » son moteur entrepreneurial numéro un.

Son équipe, sa « plus grande fierté »

Tout n'a pas été facile pour autant. « Quand j'ai lancé Too Good To Go, je ne connaissais rien en création d'entreprise et j'ai douté », raconte-t-elle. Le doute, encore, s'est immiscé en phase d'hyper-croissance, lorsqu'il a fallu recruter les bonnes personnes en peu de temps et assumer soudain des responsabilités considérables. « Avoir un impact sur près de 450 personnes n'est pas facile à gérer », raconte Lucie Basch, qui dit avoir lutté contre un mal bien connu des jeunes startuppers : « le syndrome de l'imposteur ». Malgré tout, son équipe de « waste warriors, tous ces gens incroyables, engagés », est pour elle aujourd'hui sa plus grande fierté. « Ce sont eux qui me donnent de l'espoir pour l'avenir ». Et quand on lui demande quel conseil elle donnerait à une personne ayant le désir d'entreprendre, Lucie Basch n'hésite pas : « Il faut s'écouter avant tout, chercher ce qui a le plus de sens pour soi. Nous sommes de plus en plus nombreux à rechercher du sens dans ce que nous faisons, or plus nous réalisons des choses sensées, plus cela marche. C'est la bonne nouvelle de notre temps !».

Parce qu'aujourd’hui se construit l’économie française de demain, Bpifrance a lancé le projet « Demain », une démarche collective de réflexion sur neuf enjeux majeurs, autour de l'économie et de l'industrie :

  • mieux se protéger 
  • bâtir les territoires de demain
  • réussir la transition écologique et énergétique
  • créer l’entreprise et le travail de demain 

  • nourrir l’humanité
  • faciliter la mobilité
  • répondre à l’épanouissement de l’individu
  • repenser la formation initiale et continue
  • vivre et vieillir en bonne santé