L'économie circulaire, clé de la croissance européenne

Soucieuse de l'environnement puisqu'elle recycle, l'économie circulaire porte en elle la promesse d'un développement durable - sans oublier les créations d'emplois.

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Revyclage

La Commission européenne l'a promis : elle devrait présenter une stratégie ambitieuse concernant l'économie circulaire à la fin de cette année, avec pour objectif de transformer radicalement l'activité européenne afin de la rendre plus efficace dans son utilisation des ressources, notamment via le recyclage.

Un modèle traditionnel peu vertueux

Pour l'heure en effet, le modèle européen est essentiellement fondé sur le système classique - et peu vertueux - de l'extraction (de la matière première), la fabrication de produits et enfin, leur rejet. Pour les experts du cabinet de consulting McKinsey, qui ont publié un rapport sur ce thème en juin 2015, le fait qu'une telle méthode soit encore la norme est pour le moins « surprenant », et tout sauf « économe »... L'Européen moyen a utilisé 16 tonnes de produits en 2012, indiquent-ils, mais surtout, 60 % des produits fabriqués ont finalement été jetés ou incinérés une fois leur usage initial terminé. La nouvelle stratégie européenne devrait inclure des objectifs prioritaires concernant le recyclage des déchets. Avant de se prononcer définitivement, la Commission étudie les suggestions issues d'une consultation publique, menée du 28 mai au 20 août 2015.

Augmentation de la richesse

économie circulaire, source de richesse

Capitale pour l'avenir de l'Europe, l'économie circulaire, aidée par la révolution technologique, pourrait permettre d'améliorer l'efficacité en matière de gestion des ressources de 3 % par an, estime McKinsey. Et si tous les bénéfices sont pris en compte (comme la réduction des pollutions), les avantages d'une telle stratégie, déployée à grande échelle, se chiffreraient à 1 800 milliards d'euros en comparaison de la situation actuelle. Ces avantages induiraient également une croissance supplémentaire du PIB d'au moins 7 % par rapport au scénario actuel de développement. Mieux encore, cette croissance entraînerait une augmentation des créations d'emplois. En France, une étude de 2015 de l'Institut de l'économie circulaire indique qu'au delà des 600 000 personnes qui travaillent déjà dans ce secteur, « une réduction substantielle de notre consommation en ressources naturelles permettrait de créer entre 200 000 et 400 000 postes supplémentaires. » Autant dire que le concept d'économie circulaire doit s'imposer...

Certaines entreprises françaises, petites et grandes, n'ont pas attendu un nouveau dispositif européen pour se lancer dans l'aventure. Certes, il manque encore l'échelle nécessaire pour récolter tous les fruits de ces initiatives, mais elles contribuent à acclimater le concept dans l'économie.
Ainsi, la marque d'électroménager Seb a lancé le projet Eurêcook, qui intègre une réflexion sur l’écoconception des produits. Testé sur le territoire de l’agglomération de Dijon, le projet invite les consommateurs à louer des appareils culinaires au lieu de les acheter (et de les jeter ensuite...). La Poste, elle, tente de se réinventer face à la baisse de l'activité courrier traditionnel en misant sur la fonction inverse : au lieu de distribuer du papier, elle en collecte, auprès des entreprises, via son système Recy’go. Les régions ne sont pas en reste. Un exemple au hasard, celui du Conseil Régional Poitou-Charentes, qui regroupe près de 900 structures (industrie, recherche et formation) dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre, en misant sur l’écoconception et l’écologie industrielle. Enfin, les start-ups sont en première ligne.

Petit tour de France de l'économie circulaire

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