A la conquête du marché chinois, les tapissiers français des Ateliers Pinton s’installent à Hong Kong

L’entreprise spécialisée dans le tissage de tapis, et notamment de la tapisserie d’Aubusson, est en plein boom. Passés à deux doigts de la faillite en 2002, les Ateliers Pinton ouvrent cette année une filiale à Hong Kong dans l’espoir de séduire l’Asie.

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 2021 sera une année à marquer d’une pierre blanche pour les Ateliers Pinton, tisseurs de tapisserie d’Aubusson depuis 1867, dans la Creuse. Après le rachat des ateliers de tissages jacquard Art de Lys, l’entreprise a annoncé la construction à venir d’une usine flambante neuve et robotisée de 800 m². A l’international, elle ouvre également une première filiale à Hong Kong, dans l’espoir de mettre un pied (ou deux) dans l’immense marché asiatique.

Pourtant, en 2002, quand Lucas Pinton en reprend les rênes, l’entreprise est au bord du gouffre. Année après année, en retissant un réseau, une ambition et en réinjectant de l’innovation, il réussit à offrir une nouvelle jeunesse à la manufacture familiale. « La tapisserie d'Aubusson revient en force ! », se réjouit le chef d’entreprise.

60 % de l’activité à l’export

Parmi les axes de développement de la PME, l’export est stratégique. « Il représente aujourd’hui 60 % de notre chiffre d’affaires », révèle le PDG. « C’est l’un de nos trois piliers de développement, avec la technique et l’innovation ». Jusque-là présente en Europe, en Russie et aux Etats-Unis, la société réalise un saut dans l’inconnu du côté de Hong Kong. « Un coup de poker », admet Lucas Pinton.

« Il y a deux ans, des Chinois sont venus visiter la manufacture et j’ai compris que la tapisserie de tradition française les intéressait beaucoup », explique le chef d’entreprise. Une fois les temps durs de la crise sanitaire passés, la Chine revient sur le devant de la scène lorsque deux amis de Lucas Pinton, installés à Hong Kong, le convainquent de s’associer pour y créer une filiale. 

Filiale à Hong Kong : les difficultés à surmonter

Très vite, « les premières commandes tombent » et les visiteurs chinois deviennent des partenaires, permettant aux Ateliers Pinton d’ouvrir un showroom à Hong Kong. Comme ailleurs dans le monde, la clientèle est surtout professionnelle : galeries d'art, institutions, musées, hôtels et collectionneurs. Mais la PME française rencontre certaines difficultés. « Créer la filiale en soi est plutôt simple, mais ça se complique quand vous voulez y faire travailler une personne venue d’Europe », affirme Lucas Pinton. « Il faut montrer patte blanche et les services du gouvernement de Hong Kong vérifient et valident tout ». De même, ouvrir des comptes bancaires « est très complexe ». Alors, face à ces difficultés inévitables, le dirigeant recommande de s’armer de « patience et de faire preuve de flexibilité ». Désormais, la voie est libre. La PME creusoise ambitionne de réaliser en Asie un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros d’ici cinq à dix ans.