Vers la fin du ticket de métro ?

Annoncée en 2016, Ile-de-France mobilité entame la première étape de l’arrêt du carnet de dix tickets, qui cède sa place aux titres dématérialisés. 
 

  • Temps de lecture: 2 min
Ticket de métro

La fin d’une époque. Jeudi 14 octobre 2021, après 121 ans de bons et loyaux services, le ticket de métro disparait dans la capitale. Une soixantaine de stations stoppent l’impression des carnets de 10 tickets, la fin définitive se fera quant à elle, pour les quelques 240 autres stations, en deux étapes. La première, en janvier 2022  pour  176 stations, la seconde en mars 2022 pour l'ensemble du réseau. De nouvelles offres de titre dématérialisé feront leur apparition dans la capitale comme l’application NAVIGO LAB, en test depuis 3 ans, qui permet aux utilisateurs munis de smartphone d'expérimenter le ticket digital.  

Nantes, une ville pionnière dans la dématérialisation des tickets  

 « La dématérialisation est une évolution que l’on constate partout et elle se fait progressivement», remarque Michel Babut, vice-président de l’association des usagers des transports d’Ile-de-France, dans un entretien au quotidien Libération. La mise en place en Ile-de-France de ce système dématérialisé s'inspire des initiatives déjà établies dans d’autres villes de France, comme à Nantes, où le ticket digital existe déjà depuis 2012.   

 Pascale Guilbaud, la directrice commerciale de la Société d'Économie Mixte des Transports en Commun de l'Agglomération Nantaise (SEMITAN), explique que « 20 % des titres occasionnels sont déjà sous forme de M-Ticket ». Un chiffre qui, pendant la crise sanitaire, a fortement augmenté. « Les usagers du service de transport en commun de la ville de Nantes avaient peur de toucher les automates », explique Pascale Guilbaud. La ville de Nantes innove aussi dans d’autres domaines comme celui de la gratuité des transports, gratuits le weekend depuis le 24 avril 2021, ou encore comme les nouveaux types de transports comme la navette fluviale lancés en 2005. 

Quels enjeux pour le titre dématérialisé ?  

D'abord mis en service pour répondre aux besoins des usagers du réseau, le titre dématérialisé répond également à un enjeu écologique. Polluant de façon considérable la ville de Paris sur les 550 millions de titres de transport qui sont produits tous les ans, un sur dix est perdu ou démagnétisé, polluant de façon considérable la ville de Paris. Le ticket digital représente également un enjeu de souveraineté pour la France et notamment la capitale, doit assurer un niveau de prestation au même rang que les capitales européennes et mondiales, et faire figure dans les innovations liées aux infrastructures. 

Pour ce qui est de la digitalisation totale, Pascale Guilbaud se positionne contre, notamment pour des raisons sociales. « On a conscience des populations fragiles, celles qui ne peuvent pas forcément passer par un paiement bancaire », explique-t-elle. Malgré les obsolescences prévues sur les oblitérateurs (machines permettant la validation des titres de transports) ainsi que sur les distributeurs de titre, le groupe nantais veut garder un titre occasionnel magnétisé. A contrario, la ville de Paris a « un objectif plus ambitieux car elle cherche à supprimer définitivement le ticket papier », conclut la directrice.