Réduire son empreinte numérique, les conseils d’IT’s on us

Et si le numérique se mettait au vert ? Anthony Lecerf, le fondateur d’IT’s on us, un collectif de conseil en numérique responsable, et Alice Vachet, animatrice spécialisée dans les sujets RSE, débriefent autour de la notion d’empreinte numérique et proposent des pistes pour la réduire.  
 

  • Temps de lecture: 2-3 min
Le débrief empreinte numérique
Alice Vachet et Anthony Lecerf sur le plateau du Débrief

« Le Debrief », c’est 10 minutes d’échange avec un expert pour parler de son domaine de prédilection. Aujourd'hui, on retrouve Anthony Lecerf, le fondateur d’IT’s on us, un collectif qui aide les entreprises à associer transition numérique et transition environnementale. Il était présent à Jour E, l’événement de Bpifrance consacré à la TEE des entreprises, pour animer un atelier intitulé « Comment contrôler son empreinte numérique ? ». Avec Alice Vachet, il en résume les points clés en vidéo.

Le numérique représente entre 4 à 5 % des émissions de CO2 

Faire un achat en ligne, envoyer une facture, télétravailler ou encore se divertir, le numérique rend énormément de service à ses utilisateurs. Mais pour en bénéficier, nous utilisons énormément de matériels : des équipements dédiés aux utilisateurs, aux réseaux, ceux pour les centres informatiques. « Toute cette matière va avoir une empreinte environnementale qui correspond à la somme de différents types d'impacts : consommation d’énergie, d’eau, de matière première, etc. », explique Anthony Lecerf.  

D’après une étude publiée par le cabinet Green IT, c'est la fabrication des appareils – TV, smartphones, tablettes, ordinateurs, etc.- qui a l'impact le plus fort sur l'environnement. Viennent ensuite la consommation électrique des équipements, du réseau et des centres informatiques, et enfin la fabrication de ces équipements. « A l’échelle mondiale, on estime que le numérique représente entre 4 à 5 % des émissions de gaz à effet de serre. On pourrait comparer ça à un petit sixième continent. » 

Adopter la sobriété numérique pour réduire son empreinte environnementale

Pour Anthony Lecerf, des mesures simples permettent de réduire cette empreinte environnementale du numérique. « En tant qu’utilisateur du numérique, on peut agir en prenant soin et en allongeant la durée de vie de ses équipements ». Privilégier l’achat de matériel reconditionné, la réparation de ses terminaux ou encore le recyclage sont des leviers efficaces pour réduire notre impact sur l’environnement.

Mais selon l’expert, la priorité reste de réfléchir à ses besoins réels et d’adopter un mode de vie sobre en matière de numérique. « Si je prends le métier de développeur, il y a une course à celui qui aura le plus grand écran, ou un deuxième voire un troisième écran. Est-ce que le développeur a besoin de deux écrans ? Certainement. Est-ce qu'il en a besoin de trois ou de quatre ? J’en suis moins sûr ! » 

Au-delà de la réflexion sur les équipements, Anthony Lecerf encourage à adapter les solutions technologiques aux besoins réels des utilisateurs et à se concentrer sur les fonctionnalités utiles à tous. « Aujourd’hui, près de 70 % des fonctionnalités d'un service numérique sont peu ou pas utilisés, alors qu’elles demandent des investissements énormes à mettre en œuvre. », précise-t-il. Il parle alors de « gras numérique » et prend l’exemple d’une marque de vêtements qui propose une vidéo pour présenter chaque pièce vendue sur son site internet. « Elles n’affichent que 2 à 15 vues chacune. Dans ces conditions, on peut se demander si on répond vraiment à un besoin et si une image n’aurait pas été suffisante. » 

Pour lui, il est nécessaire de faire plus de pédagogie sur ces sujets afin qu’une prise de conscience collective émerge autour des questions de l’empreinte numérique. « Le numérique reste un levier pour répondre aux enjeux écologiques actuels. Et plus ce dernier sera simple, plus il sera efficace ».