Quel futur pour le secteur de l'holographie ?

Faire de la France l'un des leaders du secteur de l’holographie, c’est l’objectif de l’institut de recherche technologie (IRT) b<>com. Antonin Gilles, ingénieur au sein de l'organisme, revient sur les différentes recherches menées dans le but de démocratiser l'utilisation des hologrammes et nous détaille les domaines d'applications dans lesquels cette technologie pourrait s'inscrire.

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Star WArs
©Star Wars épisode IV

Quand on pense aux hologrammes, les images qui nous viennent le plus souvent à l’esprit sont celles des films de science-fiction tels que Star Wars ou Avatar. Pourtant, l’ingénieur Antonin Gilles rappelle que l’holographie n’est ni plus ni moins qu’une « technique de visualisation 3D permettant de reproduire tous les indices de perception du système visuel humain ». Souvent confondue avec ce qu’on appelle le “Fantôme de Pepper”, une méthode qui consiste à projeter une image 2D sur un écran transparent, l’holographie, elle, apporte un réel effet de relief.  

Aujourd'hui en bonne position pour un développement pérenne dans des secteurs d’activités tels que la santé ou l’industrie, retour avec l’ingénieur Antonin Gilles sur le futur de l’holographie et son application dans notre quotidien.

BM : Comment cette nouvelle technologie va-t-elle révolutionner le monde du travail ?

AG : L’holographie permet de fournir une perception de la profondeur qui est plus naturelle et plus concrète que la réalité virtuelle. Son utilisation permet d'avoir un confort d’usage sur le long terme. On pourrait par exemple l’utiliser sur de la maintenance ou de la chirurgie. Cela permettrait à son utilisateur de moins se fatiguer les yeux qu'avec un casque de VR. Cela pourrait prendre la forme d'un casque holographique qui permettrait d'avoir des indications visuelles afin de mener à bien une opération. 

BM : Selon vous, l’holographie pourrait s'intégrer dans des secteurs tels que l'industrie 4.0, la médecine, l'architecture, l'immobilier ou encore l’armée pour citer quelques exemples. Mais doit-on s'attendre à un développement rapide ? 

AG : Non, c'est une technologie qui n'est pas encore complètement mature. Elle ne sera accessible au grand public que d’ici cinq, voire dix ans. De plus, je pense qu'il faut encore un peu de temps pour qu'elle soit complètement acceptée par le grand public. Cependant, l'holographie aura sa place dans tous les corps de métiers qui peuvent utiliser de la réalité virtuelle ou augmentée. C'est une technique qui va permettre de remplacer les écrans stéréoscopiques qu'on retrouve dans les casques de réalité augmentée ou de réalité virtuelle qui sont déjà disponibles sur le marché. 

“L’Hexagone va devenir référente en termes d’holographie”

BM : De quel type de matériels va-t-on avoir besoin pour l’utilisation de l’holographie ? 

AG : Si on parle de réalité holographique augmentée, il faudra seulement utiliser un casque de réalité augmentée. En revanche, ces objets seront spécifiques. Ils seront équipés d’un écran qui permettra de reproduire l'onde lumineuse émise par la scène virtuelle. Cela donnera l'illusion à l'observateur que cette scène est physiquement présente devant lui.  

De plus, l'un des avantages de l’holographie est que cette technologie permet de reproduire l'indice de focus. C'est un procédé qui permet à l'utilisateur de faire la mise au point sur les objets virtuels qu'il regarde. 

BM : Quels sont les freins au développement de cette nouvelle technologie ? 

AG : Aujourd'hui, les freins sont essentiellement technologiques. C'est-à-dire que pour afficher un hologramme, on a besoin d'un écran de grande résolution, avec des pixels extrêmement petits. A l’heure actuelle, les écrans disponibles sur le marché sont pour la plupart limités à la résolution Full HD ou 4 000 pixels. Or, il faudrait une résolution plus importante de l'ordre de 8 000 pixels pour avoir une visualisation très réaliste. Le deuxième verrou, à lever porte sur la quantité de données à traiter et notamment à transmettre. Chez b<>com on travaille sur de nouveaux algorithmes permettant la création d’hologrammes en temps réel sur des casques embarqués.  

BM : Pensez-vous que la France puisse devenir un leader dans ce secteur ? 

AG : Tout à fait ! Nous avons la possibilité de nous imposer sur ce marché car beaucoup de projets à haut potentiel sont en cours de développement.   L'holographie fait appel à deux domaines distincts que sont le traitement du signal et l'optique. Des expertises qui sont très bien maîtrisées dans notre pays. Chez b<>com, nous sommes persuadés que l’Hexagone va devenir référente en termes d’holographie.