Que pense l’enseigne de restauration Big Fernand de la Foodtech française Choco ?

Faire gagner du temps et de l’argent aux restaurateurs et à leurs fournisseurs, tout en luttant contre le gaspillage alimentaire, c’est la mission que Choco s’est donnée via son application de prise de commandes. Rencontre avec son cofondateur, Grégoire Ambroselli, et Sébastien Sintobin, directeur du restaurant Big Fernand Montparnasse et utilisateur de Choco depuis trois ans. 

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big fernand - choco

Choco fait désormais partie du club prisé des « licornes » françaises, après deux levées de fond de 102 et 82,5 millions d’euros. Un vrai succès pour la startup lancée en 2018 entre Paris et Berlin, qui a déjà séduit plus de 6 000 restaurateurs en France et 15 000 dans le monde. Grâce à une application, la startup digitalise la prise de commandes entre restaurateurs et fournisseurs, leur permettant de gagner du temps et de limiter les erreurs (oublis, quantités erronées), comme l’explique Grégoire Ambroselli, cofondateur de Choco. Sébastien Sintobin, directeur du restaurant Big Fernand Montparnasse, nous partage également son retour d’expérience sur l’application qu’il a adoptée en 2019.  

Qu’est-ce qui vous a poussé à créer cette application ? 

Grégoire Ambroselli : Dans le secteur de la restauration, si l’aspect front office est déjà assez digitalisé (réservations en ligne, réseaux sociaux, reviews, etc), ce n’est pas le cas du côté back office, qui reste très déconnecté. Et, sur toute la chaîne logistique, y compris pour les prises de commande quotidiennes entre restaurateurs et fournisseurs, qui communiquent principalement via mails ou téléphone. Or cette méthode est chronophage, source d’erreurs de logistique et donc de gaspillage alimentaire. 

Notre application Choco permet de simplifier le quotidien des restaurateurs et de leurs fournisseurs. Pour ces derniers, c’est un moyen de digitaliser leur base clients et de développer leur chiffre d’affaires. Grâce à notre application, les restaurateurs sont davantage concentrés sur leur cœur de métier. C'est primordial dans un secteur qui peine à recruter ces derniers temps. De plus, l’application permet de lutter contre les pertes alimentaires et ainsi de contribuer à rendre le marché de la restauration plus durable.  

Comment avez-vous conçu l’application ? 

Grégoire Ambroselli : Nous nous sommes inspirés du design de WhatsApp avec des conversations directes. Le restaurateur a accès à un outil avec la liste des produits qu’il a l’habitude d’acheter chez son fournisseur et peut les sélectionner en quelques clics pour passer commande. Nous avons développé l’application pour qu’elle soit la plus simple et intuitive possible, et utilisable par toute l’équipe du restaurant. Elle s’adresse d'ailleurs à tout type d’établissement, des grands groupes à des étoilés en passant par des petites brasseries. 

Y a-t-il d’autres fonctionnalités que vous souhaiteriez ajouter par la suite ? 

Grégoire Ambroselli : Pour l’instant nous continuons d’améliorer l’application selon les retours de nos utilisateurs, pour répondre au mieux à leurs besoins. Mais l’un des sujets sur lesquels nous aimerions travailler dans un avenir proche, c’est le paiement. Un aspect qui reste encore fastidieux aujourd’hui et qui pourrait être simplifié. 

« Contrairement aux idées reçues, le digital a recréé de la proximité et du dialogue. » 

Sébastien Sintobin, avant d’utiliser Choco, vous fonctionniez donc par mail ou téléphone pour la prise de commande auprès de vos fournisseurs ? 

Sébastien Sintobin : Oui exactement, j’envoyais jusqu’à six mails par jour, avec parfois un tableur Excel à remplir – souvent le soir vers 22 heures après la fermeture. Chez Big Fernand, nous travaillons avec des produits frais, ce qui nécessite donc des livraisons assez fréquentes, notamment pour le pain qui est produit par un boulanger ou encore les fruits et légumes. C’était donc un procédé fastidieux et répétitif, avec une perte de temps d’au moins 15 minutes par mail avec parfois des oublis ou des erreurs de commande. Personnellement, j’ai toujours connu cette manière de faire donc ça ne me choquait pas.  

Et vous avez pu constater une réelle différence en termes de gain de temps lorsque vous êtes passé sur l’application ? 

Sébastien Sintobin : Oui, complètement. Avec Choco, je peux passer une commande en seulement quelques secondes. Je clique tout simplement sur les produits dont j’ai besoin, et en cinq minutes, c’est terminé. Cela me permet de dégager plusieurs heures par jour pour d’autres tâches, mais également de déléguer. Auparavant j’étais le seul à pouvoir passer les commandes sur l’ordinateur. À présent, toute l’équipe possède l’application sur son téléphone et peut s’en charger si besoin. Je reçois une notification sur mon téléphone lorsqu’une commande est validée, et je peux vérifier que tout est ok. J’ai l’esprit tranquille. 

L’utilisation de Choco a-t-elle changé la relation avec vos fournisseurs ? 

Sébastien Sintobin : La fonction tchat de l’application a permis d’améliorer la communication avec eux, d’avoir un réel contact que je n’avais pas avant lorsque j’envoyais des mails. Nous pouvons échanger des messages rapidement et directement, en cas d’oubli de ma part ou si eux n’ont plus un produit en stock par exemple. Contrairement aux idées reçues, le digital a recréé de la proximité et du dialogue.