« Quand je serai grande », le documentaire qui casse les préjugés sur les dirigeantes de PME et ETI

Seulement 12 % des PME et ETI françaises sont dirigées par des femmes. Qui sont-elles ? Des enfants & adolescents ont mené l’enquête auprès de cheffes d’entreprises dans un documentaire de Bpifrance Le Lab.  

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Bpifrance Le Lab

« Est-ce qu’il y a beaucoup de femmes qui dirigent des entreprises comme toi ? », demande la petite Ilanna, 8 ans. « Non, on ne peut pas dire qu’il y en ait beaucoup », lui répond Martine Claret, présidente d’Horus Pharma Group. Selon une étude menée par Bpifrance Le Lab en décembre 2022, il y en a d’ailleurs précisément 12 %, dont 77 % gérant des entreprises de moins de 50 salariés. « L’étude que nous avons menée en décembre dernier nous a permis de mettre en lumière la pluralité des profils de cheffes d’entreprise et de nous interroger sur la représentation de l’entrepreneuriat féminin. Nous voulons poursuivre dans cette voie pour que ce sujet n’en soit plus un », déclare Elise Tissier, directrice de Bpifrance Le Lab. 

 

« Est-ce que tu penses qu’un jour il y aura autant de femmes que d’hommes qui dirigeront des entreprises ? »  

 « Pourquoi tu as décidé de créer une entreprise ? », questionne Ilanna à la présidente d’Horus Pharma Group, Martine Claret. « Parce-que je voulais être indépendante », lui répond-elle. Quête de liberté, dépassement de soi, remise en question, adaptabilité…, à travers le documentaire « Quand je serai grande », Bpifrance Le Lab et NEMOW Lab, ambitionnent d’offrir une nouvelle représentation de ces femmes dirigeantes. Des profils divers et variés qui ont accepté de partager un bout de leur histoire à la jeune génération dans le but de les encourager à entreprendre, sans retenue ni aprioris. « Je n’ai pas de diplôme en chimie, j’ai un bac+2, je suis issue d’une famille et d’un milieu extrêmement modestes. Mais j’essaie juste de faire évoluer les choses à mon échelle, de changer le monde en montrant et en prouvant aux gens qu’on peut tout faire, et surtout qu’on peut partir de rien et réussir à faire de belles choses », affirme de son côté Kelly Massol, la fondatrice des Secrets de Loly, une marque de produits capillaires pour les cheveux texturés.  
 
Evoluant dans tous les secteurs d’activité, y compris ceux réputés masculins, comme l’industrie (22 % des femmes contre 28 % des hommes) et le BTP (12 % vs 15 %), les dirigeantes semblent également défier les stéréotypes de genre. Selon l'étude menée par Bpifrance Le Lab, la majorité d’entre elles s’affirment comme les égales des dirigeants sur la prise de risques, l’accès au financement, le rapport à la croissance et l’ambition. Comme les tenants du féminisme libéral, ces dernières considèrent les différences sexuées comme une fiction en matière entrepreneuriale et elles ne doivent pas légitimer d’inégalités. Pourtant, les dirigeantes sont régulièrement ramenées à leur genre dans les interactions professionnelles hors de l’entreprise (fournisseurs, clients, financeurs, journalistes…). Elles se heurtent à des stéréotypes sexistes voire à des comportements discriminatoires, en particulier dans des secteurs techniques, dont les normes professionnelles dominantes sont historiquement masculines. Mais alors, « est-ce que tu penses qu’un jour il y aura autant de femmes que d’hommes qui dirigeront des entreprises ? », interroge la petite Ilanna. « Je pense qu’il y en aura de plus en plus », lui répond Kelly Massol. Mais surtout, les jeunes générations aspirent à plus de sens, d’engagement (notamment en matière de climat) et de confiance. Dans ce contexte, les femmes, fortes de leurs soft skills, semblent toutes prédisposées à incarner les dirigeantes de demain.  

 

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Mélanie Bruxer Rédactrice web