Pourquoi miser sa stratégie export sur l’Allemagne ?

En quoi l’Allemagne est-elle un marché stratégique pour les entreprises françaises ? Quelles opportunités offre ce marché ? Quels sont les secteurs porteurs de l’autre côté du Rhin ? Réponses avec Frédéric Berner, directeur général de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) française basée en Allemagne et Charles Bonnafous, PDG et fondateur de Nexson Group.  
 

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La porte de Brandebourg à Berlin
La porte de Brandebourg à Berlin

Première économie européenne, l’Allemagne est un pays clé pour les entreprises françaises.  Ses 83 millions de consommateurs rendent le marché germanique fructueux et intéressant pour les acteurs du Made in France. Frédéric Berner, spécialiste du marché allemand et Charles Bonnafous, dont l’entreprise s’est exportée outre-Rhin, reviennent sur les opportunités commerciales de ce pays.  

L’Allemagne : la quatrième économie mondiale 

« L’Allemagne possède une place centrale en Europe et dans le monde », affirme Frédéric Berner, directeur général de la CCI France en Allemagne. Sa place de quatrième économie mondiale, derrière les Etats-Unis, la Chine et le Japon, confirme son poids économique. Les Allemands sont d’importants acheteurs et sont friands de produits étrangers. « L’Allemagne importe 30 % de son PIB, c’est deux fois plus que les Etats-Unis, la Chine ou le Japon ». Frédéric Berner incite donc les entrepreneurs français et notamment les industriels, à considérer l’export outre-Rhin. « L’industrie représente 23% du PIB allemand, dont les secteurs clés sont la construction automobile et mécanique, l’électronique et l’agro-alimentaire ». Pour Nexson Group, une PME spécialisée dans la fabrication d’échangeurs thermiques sur mesure, d’appareils à pression et de systèmes de filtration, l’Allemagne est apparue comme un choix évident. « C’est un pays dynamique et qui s’adresse à l’industrie lourde », explique le fondateur de la PME.  

Une alliance franco-allemande gagnante  

Nexson Group a choisi l’Allemagne comme pays d’implantation : la proximité géographique entre les deux pays frontaliers ainsi que le partage d’une monnaie commune ont convaincu cette PME. Une décision qui s’explique aussi par les liens étroits entre les économies de ces deux pays et les nombreux flux de marchandises. « L’Allemagne est la première terre d’exportation pour la France, 14% des produits français exportés transitent outre-Rhin », explique Frédéric Berner. A titre de comparaison, l’Italie, les Etats-Unis, la Belgique et l’Espagne ne représentent chacun que 7 % des exportations françaises. La présence hexagonale en Allemagne est assez conséquente. « 3 500 filiales françaises y sont implantées, ce qui représente environ 400 000 emplois et plus de 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Il s’agit du troisième pays d’implantation de filiales françaises dans le monde après les Etats-Unis et le Royaume-Uni ».  

60 milliards d’euros pour soutenir l’économie allemande 

En 2020, le gouvernement allemand a instauré un plan de relance à hauteur de 60 milliards d’euros, reposant sur quatre piliers prioritaires : les mobilités, le climat et l’énergie, le numérique et la santé. « Des investissements conséquents sont prévus pour accompagner l’industrie automobile dans son passage à l’électrique, et un soutien massif est accordé à l’émergence d’une filière hydrogène », affirme Charles Bonnafous. De leur côté, les sociétés françaises ont également une carte à jouer en répondant aux nombreux appels d’offres lancés par le gouvernement allemand dans le but d’accroitre la digitalisation de l’administration ainsi que le développement de la fibre et de la 5G. « La santé représente bien évidemment un domaine clé pour l’Allemagne. D’importants investissements vont être injectés dans les hôpitaux mais également dans la production de médicaments ou de vaccins ».

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