New space : comment mobiliser les investisseurs privés en complément du soutien des puissances publiques ?

Le 6 octobre 2022, Big média a fait son show à Big, le plus grand rassemblement business d’Europe. À l’occasion d’un plateau sur le New space français, coanimé avec Loopsider, Lucie Campagnolo CEO de SpaceFounders, Jean-Luc Maria CEO d’Exotrail et Rémi Ferrier CPO de Kinéis ont partagé leur vision du secteur. 

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Newspace, comment mobiliser les investisseurs privés en complément du soutien des puissances publiques ?

Connecter les gens, étudier la météo, surveiller les feux de forêts etc. : tous ces services nous paraissent naturels mais sont rendus possibles grâce aux satellites”, explique Rémi Ferrier, chef produit innovation chez Kinéis, opérateur de satellites et fournisseur de connectivité. Si l’espace se révèle être un enjeu stratégique pour l’utilisation de services terrestres quotidiens, son rôle reste encore peu connu du grand public et même des investisseurs privés. Or, aujourd’hui, les startups du New space peinent parfois à trouver du financement. Le secteur pâtit d’une méconnaissance de la part des fonds d’investissement alors qu’il présente un véritable besoin de mobiliser les acteurs privés en parallèle des acteurs publiques historiques. Ceci dans le but d’aider les entreprises du New space à se développer et se faire une place sur la scène internationale.  

Du côté de l’accompagnement, on a vu les choses bouger. Il y a cinq ans, il n’y avait aucun écosystème de soutien à la création pour une entreprise comme Exotrail. Aujourd'hui, certains acteurs comme SpaceFounders ont vu le jour et sont désormais déterminants pour l’avenir d’une startup”, déclare Jean-Luc Maria, cofondateur et président directeur général d’Exotrail, acteur de la mobilité spatiale. “Avec notre programme, on accompagne vingt startups à l’année, à différents stades de maturité, afin de les faire grandir”, confie Lucie Campagnolo, à la tête de l’incubateur SpaceFounders.   

L'innovation et la technologie, points forts des startups françaises du New space

Aujourd’hui, si des programmes comme SpaceFounders commencent à voir le jour, l’accès au financement reste compliqué. Bien que le plan France 2030 prévoit une enveloppe d’1,5 milliard d’euros au secteur, ce sont les acteurs privés qui peuvent également changer la donne. “Il faut qu’ils s’acculturent au domaine spatial. En France on a seulement deux fonds privés thématiques : Cosmicapital et Audacia”, partage Jean-Luc Maria, cofondateur d’Exotrail. “Ce qui est positif, c’est que de plus en plus de fonds deeptech viennent nous voir et s’intéressent à notre métier”, ajoute Lucie Campagnolo. En deux ans d’activité, l’entreprise a multiplié son portefeuille d’investisseurs européens intéressés par la thématique spatiale par quatre, signe positif de l’implication grandissante des acteurs. D’après Rémi Ferrier, de Kinéis, il faut montrer aux potentiels investisseurs qu’il y a du business à faire dans le spatial, car “ce dernier s’ouvre à l’économie de marché”.  

Développer les aides financières et l’accès au marché assurerait notre puissance internationale car on est souvent très bon sur la technologie mais contrairement aux Américains on a du mal à transformer ça en nouveau business”, confie Rémi Ferrier. “En France, on a une recherche très poussée et une industrie très performante. De nombreuses innovations sont développées dans des laboratoires par des ingénieurs”, assure Lucie Campagnolo. C’est ce qui rend la France indispensable sur la scène internationale, aux côtés des grandes puissances comme les Etats-Unis. Ce marché représente d’ailleurs un passage obligé, car il reste le plus important du monde. “Notre première commande n’était pas française et en 2021, le quart d’entre elles était destiné aux américains”, partage Jean-Luc Maria, qui ne manque pas d’encourager les startups du New space à penser à l’international dès leur création.  

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Julie Lepretre
Julie Lepretre Rédactrice web