Limiter l'import des fleurs, une piste pour réduire l'impact carbone et préserver la biodiversité

Saviez-vous que 9 fleurs sur 10 viennent de l'étranger ? Pour une filière horticole plus éthique, Fleurs d’ici propose de relocaliser le marché des fleurs coupées pour des bouquets engagés, 100 % made in France.  

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Fleurs d'ici
Hortense Harang et Chloé Rossignol, co-fondatrices de Fleurs d'ici

Un bouquet de 30 roses importées est responsable de l’émission de 60 kg de CO2, un impact équivalent à celui d’un trajet Paris-Londres en avion. Pourtant, une quasi-majorité des fleurs coupées pour fabriquer des bouquets en France proviennent d’ailleurs. Une importation qui coûte cher en transport et en logistique mais qui persiste faute de mieux. « Aujourd’hui, un fleuriste en France fait appel à des fournisseurs hollandais, alors qu’il  en existe probablement plusieurs dans sa région. L’explication est simple : il n’existe pas de lien commercial ou logistique entre les producteurs et les fleuristes. Notre but était de tisser un réseau local pour limiter le recours à l’import, pour répondre aux attentes des consommateurs et aux besoins de la planète », explique Hortense Harang, co-fondatrice et présidente de WeTradeLocal / Fleurs d’ici.  

« WeTradeLocal », une solution tech pour soutenir le commerce de proximité  

Pour changer la donne au sein de la filière, Hortense Harang a développé «  WeTradeLocal », une solution technologique dont le but est d’intégrer une offre locale issue de l’agriculture durable. Grâce à l’intelligence artificielle et à la data, ce logiciel identifie les unités de production, afin de les rendre accessibles et identifiables et contrôle la conformité des produits. Fleurs d’ici est la première application de ce modèle qui envisage de se développer au-delà du marché végétal. « Nous avons choisi les fleurs comme premier champ d’action car elles représentent un enjeu fort, étroitement lié à la biodiversité. En 50 ans, le nombre d’exploitations horticoles françaises a été divisé par 10 avec des dommages irréversibles. Côté consommateur, un bouquet importé peut contenir jusqu’à 25 substances chimiques interdites en France. », regrette la dirigeante. 

L’entreprise livre des fleurs partout en France tout en garantissant, aux petits commerces qui sont ses partenaires, la traçabilité des produits et une rémunération à juste prix. « On peut croire à tort que des bouquets 100 % made in France impliquent des coûts et des prix exorbitants. Au contraire, le local permet de réduire les pertes, le transport de fleurs étant extrêmement coûteux et impliquant une organisation complexe en raison de la fragilité du produit. », affirme Hortense Harang.  

Un bouquet de violettes, un geste pour la planète ?  

Hortensias, anémones, roses et boutons d’or… Fleurs d’ici permet aux consommateurs de sélectionner les variétés de fleurs qui les intéressent selon la saison. Cueillies la veille de leur livraison, elles sont travaillées par un fleuriste partenaire de proximité et livrées le jour même. Un geste qui permet de diviser par 30 l’empreinte carbone de son bouquet grâce à une nouvelle façon de consommer. « Les compositions florales sont toutes unique, loin d’un esprit « catalogue » où chaque bouquet est identique au modèle présenté sur la photo. Grâce à leur savoir-faire, les artisans Fleurs d’Ici savent s’adapter aux variétés disponibles au gré des saisons et proposer une qualité et une direction artistique constante, tout en proposant un produit original à chaque fois. Un des points de sensibilisation des consommateurs porte sur la rose de la Saint-Valentin.  En France, les roses poussent entre mai et novembre seulement ! », révèle la co-fondatrice de Fleurs d’ici. 

Pour lutter contre  la fleur mondialisée, l’entreprise s’est employée lors de la précédente Saint-Valentin à promouvoir la violette, fleur locale menacée. Chantée par Luis Mariano, Arletty, Anne Sylvestre et tant d’autres, la violette était considérée à la fin du XIXe et au début du XXe comme un symbole de l’amour. Cette variété qui fleurit en France en plein février constitue selon l’entreprise une bonne alternative au bouquet de roses lors de la fête des amoureux du 14 février.  

En juillet 2021, Fleurs d’ici a levé 5,5 millions d’euros auprès de 2050, Bpifrance et BNP Paribas  afin de poursuivre son projet, avec en fil rouge la relocalisation de la production de produits agricoles et la préservation de la biodiversité. L’entreprise de La French Touch envisage d’exporter son modèle à l’étranger mais il continuera de reposer sur une production éthique et locale.  

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