L'espoir d'une réforme des secteurs du cinéma et de la télévision française de Jérôme Seydoux (Pathé)

Jérôme Seydoux, président de la société Pathé Gaumont, était sur la scène du Bang lors de la 7e édition de Big pour partager sa vision du marché du cinéma par rapport aux plateformes de vidéos à la demande.

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Jérôme Seydoux Bang

Face aux plateformes de vidéo à la demande, Pathé plie mais ne rompt pas. L’expansion de plateformes de vidéo à la demande (VOD) telles que Netflix, Disney+ ou encore Amazon apparait comme un problème pour les sociétés de télévisions françaises aux yeux du président de Pathé Gaumont. « Contre ces entreprises américaines qui sont des véritables TGV, il y a des entreprises françaises qui sont tenues en laisse… », déplore Jérôme Seydoux.

Permettre la diffusion en VOD 17 jours après la sortie en salles

« Aujourd'hui, il y a des discussions entre la télévision, le cinéma, le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) et le ministère de la Culture pour faire évoluer les choses en demandant aux plateformes de s’adapter à l’exception culturelle française, en produisant un minimum de films et de séries ». Voilà ce qu’a affirmé le dirigeant de Pathé sur la scène du Bang début octobre 2021. Seulement quelques mois plus tard, la chronologie des médias, processus qui organise la diffusion des films après leur exploitation dans les salles de cinéma, a été complétement modifiée laissant ainsi aux plateformes de streaming le droit de diffuser des films entre 8 et 15 mois après leur sortie, contre 36 mois avec la précédente chronologie. 
 
Cette nouvelle ne satisfait pas pour autant l’homme d’affaires. « Cette chronologie censée protéger les salles peut se révéler contre-productive. », explique-t-il dans le Figaro. Jérôme Seydoux a peur que les plateformes prennent le pas sur les salles de cinéma et qu’en France celles-ci viennent à disparaitre. « Tôt ou tard, il faudra que notre pays sorte de ses dogmes et se rapproche du régime international qui permet la diffusion en VOD seulement 17 jours après la sortie dans les salles obscures.»

Des chaînes de télé prises pour cible

Jérôme Seydoux explique également que les chaînes de télévision ne sont pas libres. Le président du groupe Pathé s’attriste que les entreprises du petit écran ne peuvent pas posséder plusieurs chaines de télévision ayant plus de 8 % d’audience, ce qui les empêchent de faire concurrence aux plateformes. Il déplore également l'absence de mesure des audiences des plateformes de streaming ou chaînes sur Internet et estime que l’Hexagone devrait se concentrer sur les productions les plus qualitatives afin de faire face au service de vidéo à la demande.  « En France, il n’y a pas assez de talents pour produire 340 films par an. Nous ferions mieux de produire moins de films, mais de meilleure qualité, et le CNC devrait arrêter de saupoudrer les aides pour davantage les concentrer », explique-t-il. 
 
Jérôme Seydoux mise donc sur un retour en force des productions françaises. « La France est le Vatican du cinéma !», notamment grâce à la participation des plateformes de VOD qui doivent dorénavant investir dans le cinéma français, selon le contrat signé lors du changement de la chronologie des médias. Le dirigeant de Pathé espère également une réforme du cinéma et de la télévision française pour pouvoir conquérir et se rapprocher de ce qui se fait dans les autres pays.