RSE : les 6 tendances à suivre en 2024

De l'inclusion à la formation des salariés, en passant par la protection de la biodiversité, on fait le point sur les six tendances RSE qui marqueront l’année 2024.

  • Temps de lecture: 5 min
Tendances RSE - Groot
© Marvel - Les Gardiens de la Galaxie

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » Jacques Chirac, avec cette phrase prononcée à Johannesburg, à l’occasion du 4e Sommet de la Terre en septembre 2002, pointait du doigt l’indifférence générale face au dérèglement climatique. Depuis, les choses ont évolué et les entreprises sont aujourd’hui en première ligne pour tenter de lutter contre le réchauffement planétaire. Focus sur les tendances de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) en 2024. 

La formation des salariés  

Pour faire face aux exigences de la transition écologique et sociale, la formation des salariés est plus que jamais au centre des débats en 2024. Les risques climatiques, la biodiversité ou tout simplement le fait de comprendre la politique RSE de son entreprise, font désormais partie des prérequis pour intégrer les enjeux de durabilité à son quotidien. « C’est clairement le nerf de la guerre », confie Hortense Blazsin, responsable communication et culture RSE chez Arkema. « Nous sommes en train de créer tout un parcours, qui va de la sensibilisation à la formation, car les équipes expriment un réel besoin d’être mieux équipées sur ces problématiques. »  

Créer un socle commun de connaissances, sensibiliser, mais également donner du sens au travail des collaborateurs, commence le plus souvent par une fresque du climat. « C’est effectivement la première brique », confirme Hortense Blazsin. « Ensuite, il est intéressant de construire des parcours de formation, qui vont débuter par la sensibilisation autour de concepts clés liés à l’environnement et au développement durable. L’objectif étant par la suite de décliner ces concepts en fonction des différents métiers. » La finalité ? Que l’ensemble des salariés assimilent les enjeux et maîtrisent les outils rendus nécessaires par les nouvelles exigences du développement durable, à l’image de l’analyse du cycle de vie d’un produit, du bilan carbone, etc. 

Adopter une communication responsable  

En 2024, impossible de pratiquer le greenwashing. Les entreprises ont tout intérêt à engager un travail de fond auprès de leurs équipes pour éviter de perdre toute crédibilité. « Il y a 10 ans, on faisait parfois face à du cynisme de la part de certains », se désole Hortense Blazsin. « Mais le développement durable est un sujet complexe et tout le monde l’a compris aujourd’hui. Par exemple, ce n’est pas parce qu’un produit est bio que son empreinte environnementale est meilleure qu’un autre. Ce n’est pas toujours simple à comprendre. » La lutte contre le greenwashing passe donc avant tout par de la formation. Nombreuses sont les entreprises, à l’image d’Arkema, qui œuvrent à l’élaboration de documents et de formations mettant en exergue les bonnes pratiques de communication sur les sujets du développement durable, en proposant également un vocabulaire associé. 

Pratiquer la sobriété énergétique 

La crise énergétique a bouleversé les façons de produire et la sobriété est aujourd’hui au cœur des politiques RSE. Consommer moins et réduire le gaspillage font plus que jamais partie du quotidien des salariés français. « Dans une logique où les prix des matières premières et de l'énergie restent très élevés, il est certain que l'écologie s’aligne avec l'économie », explique la responsable communication et culture RSE. « En tant qu’industriels, nous nous devons de consommer moins mais mieux. Nous travaillons aussi pour que les solutions que nous proposons à nos clients usent moins de ressources à l’utilisation, et qu’elles contribuent à une fin de vie plus durable, par exemple via le recyclage ou le compostage des éléments, là où c’est possible. » La loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire, adoptée en 2020, pousse en ce sens les organisations à favoriser le recyclage et le réemploi des produits, mais également à réduire les déchets.

L’inclusion et la diversité  

Conduire les organisations vers des modèles d’affaires plus durables exige de regarder les choses différemment. Handicap, mixité, égalité des genres… l’entreprise doit aujourd’hui être un endroit où chaque individu se sent bien et peut exprimer ce qui le rend unique, différent. Outre la diversité des profils, l’inclusion doit instaurer une culture qui réunit l’ensemble des salariés. « On crée de la valeur à intégrer des gens avec des parcours différents au sein des organisations », confirme Hortense Blazsin. « Si la diversité est apportée par le recrutement, l’inclusion se construit via les ressources humaines et le management. » Le rapport au travail s’étant fortement transformé ces dernières années, se rendre au bureau n’a de sens que si on s’y sent à sa place. 

Suivre l’évolution des réglementations  

En matière de reporting, 2024 sera encore une année charnière concernant la structuration des nouvelles normes et réglementations. « C’est surtout vrai en Europe, mais finalement ça bouge partout », explique la responsable communication et culture RSE chez Arkema. « Des réglementations se mettent en place dans le monde entier, notamment aux États-Unis et en Chine. C’est clairement un sujet majeur aujourd’hui. » Le Vieux Continent est en effet en avance sur le sujet, après avoir lancé un calendrier pour les nouveaux reporting de durabilité, applicables en 2024. Dans cette optique, les entreprises ont commencé à collecter et à mettre en forme de nouvelles données de durabilité.

La protection de la biodiversité   

« En 2024, la biodiversité est un sujet des plus importants », confie Hortense Blazsin. « Des cadres de reporting se mettent en place, comme c’était le cas pour le climat depuis quelques années. Les individus prennent conscience du caractère systémique de la crise climatique actuelle. » Depuis la COP15 de décembre 2022, la préservation de la biodiversité est en effet devenue l’un des objectifs prioritaires des entreprises. En 2024, cette dernière est inscrite au cœur des plans d’actions des organisations, afin de préserver l’environnement.  

L'année passée a clairement été marquée une prise de conscience globale au niveau de la RSE. « Ce n’est plus réservé aux initiés », conclut Hortense Blazsin. 

Simon NAPIERALA
Simon Napierala Redacteur web