Leadership féminin : comment révéler votre potentiel entrepreneurial ?

Comment révéler votre leadership ou même oser postuler à un emploi qui vous parait inaccessible ? Réponse en vidéo avec le média Les Eclaireuses et trois expertes du sujet.  

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« En France, les dirigeantes restent très peu nombreuses, alors qu'elles sont bien plus performantes », démontre une étude de Women Equity Partners. « Un phénomène qui s'explique par leurs qualités de direction ainsi que par les difficultés qu'elles doivent souvent traverser pour obtenir ces postes », affirme Wafa Hanafi, directrice commerciale au sein du média Les Eclaireuses. La conséquence ? Aujourd’hui, seules 14 femmes sont à la tête d’entreprises du French Tech 120.  
Si les comités de direction sont de plus en plus conscients de la nécessité de valoriser davantage les profils féminins, un autre chantier, cette fois-ci du côté des femmes, doit être enclenché : celui du développement du leadership féminin. 

« Ma définition du leadership n’est ni masculine ni féminine, elle se définit avant tout par un rôle. Pour moi, un leader doit partager sa vision, donner du sens au travail de ses collaborateurs et surtout une direction. Son rôle est d’éliminer les freins, fluidifier les organisations et les process. Enfin, un leader doit être là pour engager, en mobilisant ses équipes derrière sa vision en prenant plaisir à travailler ensemble », commente Caroline Hilliet Le Branchu, directrice générale de la marque de conserverie La Belle Illoise. Si pendant longtemps on a opposé le leadership dit « féminin », qualifié par certains de plus axé sur l’empathie, l’écoute ou l’intelligence émotionnelle, à un management plus direct et cartésien qu’on attribue généralement aux hommes, il semble qu’aujourd’hui la question ne soit pas de savoir comment managent les femmes mais plutôt comment les encourager à devenir des leaders. 

Le syndrome de l’imposteur : un frein au leadership ? 

Révélé dans les années 70 par les psychologues Pauline Clance et Susanne Imes, le syndrome de l’imposteur a d’abord été constaté chez des sujets féminins. En collectant les expériences de vie de plus de 150 femmes exerçant des métiers prestigieux et reconnues pour leurs compétences, les deux psychologues ont remarqué que nombre d’entre elles ne considéraient pas qu’elles avaient réussi professionnellement. Certaines expliquaient que leur succès était le fruit de la chance et qu’on surestimait simplement leur intelligence et leurs capacités. Un sentiment qui engendrait souvent la peur d’être « démasquées ».   

Si cette crainte touche aujourd’hui tout autant les hommes que les femmes, une récente étude sur les salariés et salariées de la Tech montre pourtant que 50 % des femmes ressentiraient fréquemment un sentiment d’imposture, contre 39 % de leurs homologues masculins. KPMG, lors de ses Assises de la parité en 2021, estimait que 75 % des femmes étaient touchées par ce sentiment contre 50 % des hommes. « Contrairement à une femme qui, lorsqu’elle voudra une augmentation, va cogiter pendant des mois, l’homme, une fois sa décision prise, ira directement toquer à la porte de son supérieur », note Lisa Nakam, codirigeante de la marque de chaussures Jonak. « En tant que patronne, je dois rappeler à mes employées qu’elles sont légitimes et qu’elles n’ont pas à se sentir mal par rapport à ça ».  

Et si la clé pour permettre aux femmes de se sentir plus à même de prétendre à des postes à hautes responsabilité étaient de les sensibiliser dès l’école ? Inge Kerkloh Devif, Senior Executive Director au sein d’HEC Paris Innovation & Entrepreneurship Center, rappelle le rôle essentiel du mentora et du partage d’expériences auprès des étudiantes. « Soyez le modèle que vous auriez rêvé d’avoir. Vous n’imaginez pas à quel point cela impacte les étudiantes et les encouragent à oser ». En ce sens, HEC, à l’image de nombreux autres établissements, propose des programmes dédiés aux jeunes femmes ou entrepreneures souhaitant développer ou perfectionner leur leadership. « Bon nombre de compétences qui feront de ces jeunes femmes de bons leaders, sont aussi des qualités qu’on apprend à développer. Toutes ne sont pas innées. Il est donc important pour nous de bien les former et surtout de les attirer vers ces postes à hautes responsabilités auxquels elles ne pensent pas pouvoir prétendre de prime abord. » 

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Mélanie Bruxer Rédactrice web