JO 2024 : le coq comme mascotte de la réindustrialisation ?

Après l'annonce des mascottes des Jeux Olympiques 2024 non-produites totalement en France, l’organisme Origine France Garantie a lancé un appel pour créer une alternative made in France. Gilles Attaf, son président, revient sur les détails de cette initiative.  

  • 08 décembre 2022
  • Temps de lecture: 2 min
jo-2024

« Quand on demande aux industriels français de relocaliser, d’écoconcevoir et de décarboner au maximum leur production alors que les mascottes des JO sont fabriquées au bout du monde dans des conditions sociales et environnementales que l’on ne connait pas, ce ne sont pas des bons signaux », insiste Gilles Attaf, président de l’organisme Origine France Garantie.

Lundi 14 novembre dernier, l’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 a dévoilé ses mascottes, prénommées « Phryges ». A l’origine, 85 % d’entre elles devaient être réalisées en Chine pour des raisons de capacité de production, mais aussi de coût. Cette annonce a suscité beaucoup de critiques sur les réseaux sociaux. Sur Linkedin, l’organisme Origine France Garantie a lancé un défi qui a suscité des milliers de réactions : créer une mascotte 100% made in France dans les prochains mois pour 2024. « Énormément d’entrepreneurs et d’industriels se sont rapprochés de nous pour participer. On essaye maintenant de fédérer toute cette mobilisation », affirme Gilles Attaf.

Face à cet engouement, l’entreprise qui a remporté l’appel d’offres pour fabriquer une partie des peluches olympiques et paralympiques de Paris 2024 a décidé de rehausser son objectif de 15 à 50 % de mascottes produites en France. « En nous indignant, nous avons réussi à faire bouger les lignes », indique le président d’Origine France Garantie. Mais pour lui, ce n’est pas assez. À travers son initiative, il veut prouver que le « fabriqué en France » a de beaux jours devant lui. « C’est une chance d’avoir une vitrine internationale comme les Jeux Olympiques. Il faut l’utiliser à bon escient ».

« Montrer le savoir-faire de nos industriels et de nos créateurs »

Ce projet de produire une mascotte alternative se structure : « Nous sommes en train de finaliser le cahier des charges et allons bientôt travailler sur le design », indique Gilles Attaf. Ce dernier l’assure, il ne s’agira pas d’une phryge. « Nous avons réalisé un sondage auprès de nos adhérents et le coq revient très souvent, y compris à l’international. Il symbolise le sport français ». Le président d’Origine France Garantie souhaite lancer un concours pour imaginer le design. « Il faut mobiliser le plus grand nombre dans le récit de la réindustrialisation française ».

La quantité de peluches alternatives produites n’est pas encore précisée. « On n’en lancera pas des millions mais on aura la capacité de proposer quelque chose de différent et utile pour montrer le savoir-faire de nos industriels et de nos créateurs ». Approché par des plateformes de financement participatif, Gilles Attaf souhaite les financer par ce biais pour produire le nombre exact de mascottes vendues. Si aucune date n’est indiquée pour le moment, le président d’Origine France Garantie l’assure : « Nous avons la capacité de tenir les délais pour proposer d’ici 2024 une mascotte alternative 100 % fabriquée en France ».