Fintech : le boom de l’économie alternative numérique

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iBanFirst, la fintech qui bouscule les banques sur le marché des paiements internationaux

iBanFirst, la fintech qui facilite les opérations financières à l'international pour les entreprises, propose un nouveau service pour suivre ses paiements en direct. Dans un secteur en pleine effervescence, la startup se distingue des banques traditionnelles par le niveau de service proposé à ses clients.

Iban

« Pour iBanFirst, 2020 était une très bonne année », affirme sans complexe Pierre-Antoine Dusoulier, CEO de l’entreprise. Il faut dire que la fintech parisienne spécialisée dans les services financiers pour les entreprises internationales affiche des chiffres à faire pâlir d’envie les acteurs du secteur : 46 millions d’euros levés depuis sa création, plus de 4 000 entreprises convaincues pas ses services, plus de 200 collaborateurs au compteur, pas moins de 100 nouveaux recrutements prévus en 2021, etc. Une hypercroissance qui s’explique, selon le dirigeant, par la capacité d’innovation de la startup et la qualité de service proposée à ses clients.

Bpifrance : Comment iBanFirst se distingue de ses concurrents ?

Pierre-Antoine Dusoulier : Tout d’abord, nous sommes un service exclusivement BtoB. iBanFirst facilite toutes les opérations financières liées à l'international pour les entreprises. Nous proposons à nos clients une solution plus simple, plus rapide mais aussi plus transparente qu’une banque traditionnelle, pour gérer efficacement leurs opérations en devises étrangères.
Ensuite, ce qui fait la particularité d’iBanFirst, c’est notre capacité à associer une expertise pointue des paiements en devises et du change et la technologie.

B : Offrir un meilleur service que les banques traditionnelles est donc la clé du succès pour les fintechs.

P-A.D : En tout cas, c'est ce qui séduit nos clients. Ce n'est pas si compliqué, surtout quand on s’adresse aux petites et moyennes entreprises qui sont, en général, délaissées ou mal servies par les banques. Par exemple, un client peut nous appeler à tout moment. Il y aura toujours quelqu’un pour répondre au téléphone. Et la personne sera en capacité de répondre à ses questions, en plus de maîtriser le fonctionnement du paiement international et du change. Le niveau de service, c’est ce qui fait venir les clients mais c’est aussi et surtout ce qui les fait rester. Ils ne partent pas une fois qu'ils nous ont testés.

B : Vous pouvez nous rappeler la genèse de votre entreprise ?

P-A.D : J’ai toujours été dans l'entrepreneuriat lié à la finance. En 2006, j’ai créé une société, une fintech déjà à l’époque, qui proposait des solutions de change pour les particuliers qui souhaitaient investir dans les devises. Après l’avoir revendue à Saxo Banque, on s'est dit qu'il y avait une opportunité à saisir autour des paiements en devises BtoB, un domaine dans lequel les banques n'étaient pas assez efficaces, et qu'on pouvait faire mieux.

Bien sûr, c’est un processus qui a maturé. On a beaucoup investi dans la technologie. Et puis, obtenir un agrément prend du temps (ndlr : l’entreprise dispose d’un agrément de prestataire de service de paiement). Le service n’est devenu opérationnel qu’en 2015. Et là, tout s’est enchaîné. On a commencé à lever des fonds une première fois en 2016, une deuxième fois en 2018 et la dernière de 21 millions d’euros en juin 2020 auprès d’Elaia et Bpifrance, via son fonds Large Venture.

B : Aujourd’hui, grâce à ces levées de fonds, vous proposez un nouveau service à vos clients pour traquer leurs paiements.

P-A.D : Tout à fait. Notre ambition est d'améliorer tous les process lorsqu'il s'agit d'un paiement à l'international. Je ne parle pas simplement du prix ou du paiement en lui-même, mais tout ce qui l'entoure également : la connexion au compte, la manière de saisir les coordonnées de paiement, de notifier un bénéficiaire, etc. On a beaucoup travaillé et ça a donné naissance au « Payment Tracker », une solution unique au monde. L’idée est de permettre à nos utilisateurs ainsi qu’à leurs bénéficiaires de suivre leurs paiements comme ils suivraient un colis.

B : Et concrètement, comment ça fonctionne ?

P-A.D : Quand un fait un paiement à l'international, on utilise forcément le réseau SWIFT. Toutes les banques sont obligées de l'utiliser. Or, il y a deux ans, SWIFT a lancé le service SWIFT GPI qui permet de traquer les virements. Jusque-là, le service n’était utilisé que par les banques. Nous, au lieu de garder cette information pour nous, on la redonne aux clients. On a donc créé cette solution pour que les entreprises puissent suivre leurs paiements, en temps réel, sans avoir à nous le demander.

Le Payment Tracker est accessible depuis notre plateforme ou via un e-mail d’invitation et permet de visualiser en temps réel le statut des paiements multidevises et transferts en zone euro (SEPA), à toutes les étapes du transfert de fonds. Il permet également d’identifier les banques appliquant des frais et les montants facturés par chacune.

Avec le Payment Tracker, nos clients n’ont plus ce stress de savoir où en est leur transaction, si leur fournisseur a été payé ou pas ou si l’argent est bloqué dans une banque intermédiaire. C'est une information clé lorsqu'on fait des virements à l'international.

B : Quelle sont vos ambitions pour les années venir ?

P-A.D : Nous avons pour ambition de devenir la plateforme de référence pour les services financiers multidevises des entreprises. Pour cela, nous allons accentuer notre R&D. Il y a encore trop peu d’acteurs qui investissent autant dans ces domaines qui demandent de l'expertise. Et bien sûr, nous souhaitons continuer de nous développer en Europe. Aujourd'hui, nous avons des bureaux en Belgique, en Hollande et aussi en Allemagne. Nous allons donc continuer sur cette voie.