Gérard Garouste : liberté, j’écris ton nom

1er octobre 2020, un artiste français s’exprime sur la scène du BANG. Le peintre, graveur et sculpteur Gérard Garouste questionne la liberté. Une intervention emplie de sensibilité, traversée par un récit personnel marqué par des périodes d’angoisse.

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Gerard Garouste

L’artiste mène une réflexion autour de la notion de liberté traversée par les thèmes de la folie et de l’éducation. Pour Gérard Garouste, c’est par l’expérience de l’art que l’individu peut atteindre une forme de liberté. L’artiste évoque une vie parfois difficile, des séjours passés en hôpital psychiatrique et raconte lors de son enfance, ses premiers contacts avec l’art, à l’école, où sans trop le comprendre il commençait à s’aventurer dans sa propre liberté.

Un récit filé de références culturelles

Dans la tradition de la citation, le peintre évoque les nombreuses références qui le guide. Une réflexion empreinte de références littéraires ; celle du prêtre polyglotte et scientifique italien l’Abbé Faria, considéré comme fou dans le roman d’Alexandre Dumas Le Conte de Monte Cristo ou encore celle de Gilbert Keith Chesterton, écrivain anglais majeur de la première moitié du 20ème siècle : « le fou n’est pas celui qui a perdu la raison ; le fou est celui qui a tout perdu, sauf la raison ».

Gérard Garouste trouve également des réponses à cette quête de sens dans les mythes grecques antiques. « La mythologie nous donne ici toutes les dimensions de la liberté » et les figures allégoriques de Dédale et de son fils Icare, piégés dans le labyrinthe et contraints de s’évader en se fabriquant des ailes en cire, illustrent ce rapport entre folie et liberté. Evoquant le processus de recherche de son propre destin, il cite un maître hassidique : « Ne demande jamais ton chemin à celui qui le connait, tu risquerais de ne pas t’égarer ».

De l’importance de l’éducation artistique

« La liberté peut se définir par la transmission du maître à l’élève ». Pour aborder une valeur si vaste et complexe que la liberté, Gérard Garouste propose des pistes de réflexion autour de l’éducation artistique. L’acte créatif, la naissance de la forme et de la couleur renferment le secret liberté. « L’art n’est pas un luxe, c’est une nécessité pour l’épanouissement de l’enfant. » Ainsi, Gérard Garouste raconte comment il a créé une fondation, il y a une trentaine d’année, pour que les enfants exclus d’une éducation classique puissent découvrir la magie de l’art.

« Pour un enfant, la liberté ne s’apprend pas seulement dans les livres, il doit en vivre l’expérience spontanément. L’artiste qui l’accompagne lui montre un monde utopique. C’est à l’enfant d’y mettre des limites : c’est cela, faire de l’art ». Pour le peintre, la liberté est indissociable de la condition d’artiste. Les réponses se trouvent dans la création et l’observation des œuvres, quelles qu’en soient leurs formes. Il raconte avec espièglerie son enfance et les dessins griffonnés sur son cahier durant la classe et ce chemin de l’art qu’il n’a plus jamais voulu quitter.