Des signes optimistes pour le climat en 2020

L’année 2020, avec ses nombreux bouleversements dus à la crise sanitaire, présente des opportunités à saisir, pour les gouvernements comme pour les entreprises, afin d’agir contre le réchauffement climatique.

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Cinq ans après l’Accord de Paris sur le climat signé en 2015 par 195 pays, l’année 2020 présente un bilan encourageant. Cependant, les efforts sont encore à multiplier. Les perturbations vécues par les différents acteurs économiques ont pourtant eu un effet bénéfique sur la planète. Un constat qui invite à la réflexion à l’après crise sanitaire pour tirer le meilleur de cette année et passer à l’action.

Baisse des émissions de CO2 en conséquence de la pandémie : une relance verte est nécessaire

Selon les données du dernier rapport des Nations Unies pour l’environnement, l’année 2020 a connu une baisse des émissions de CO2 liée au ralentissement d’activité dans le monde en raison de la crise sanitaire. Le télétravail, la réduction des déplacements ou encore la limitation des activités industrielles ont eu un rôle capital dans cette baisse, estimée à hauteur de 7 % par rapport à la moyenne avant la pandémie selon l’ONU. La réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2020, en lien avec la crise de la COVID-19, serait plus importante que celle constatée lors de la crise financière mondiale à la fin des années 2000 (1,2 %).

Un constat qui reste à nuancer. Depuis 2019 les émissions reculent mais la concentration atmosphérique en GES continue d’augmenter. Cette tendance positive peut être amplifiée si les différents pays privilégient une relance verte. Une politique de décarbonisation pourrait mener à une réduction des effets mondiaux de GES de 25 % par rapport au profil des évaluations actuelles, selon le dernier rapport de l’ONU sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions. Une baisse similaire donnerait 66 % de chances de maintenir les températures en dessous de l’objectif de 2 degrés fixé par l’Accord de Paris. Selon l’ONU, celui-ci est encore réalisable. « Les pays ont la possibilité de prévoir un développement sobre en carbone dans leurs mesures de sauvetage et de relance. »

Des gouvernements de plus en plus conscients de l’urgence climatique

L’année 2020 a été marquée par plusieurs décisions favorables pour le climat dans le respect de l’Accord de Paris. « Au moment de la conclusion du rapport, 126 pays, représentant 51 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, avaient adopté, annoncé ou envisagé des objectifs de réduction nette zéro. » Le retour des Etats-Unis, deuxième pays polluant au monde après la Chine dans l’accord de Paris, serait un pas important dans la lutte contre le réchauffement climatique, selon l’ONU.

Ailleurs sur la planète, le nombre de pays s’engageant réellement à atteindre des objectifs d’émission a grandement évolué durant l’année passée. Lors de la journée mondiale pour le climat en 2020, le Danemark a par exemple décidé de mettre fin à ses exploitations pétrolières en mer du Nord à l’horizon 2050. Premier producteur de pétrole dans l’Union européenne, le pays ambitionne de réduire de 70 % ses émissions de GES d’ici 10 ans. En février 2020, la cour d’appel de Londres a condamné le projet de l’extension de l’aéroport Heathrow proche de la capitale, projet jugé à l’encontre de l’Accord de Paris.

En France : des moyens importants pour soutenir la transition écologique des entreprises

Le jeudi 3 septembre, un plan de relance de 100Md€ a été annoncé par le gouvernement. L’objectif ? Redresser l’économie française post-crise. Le plan France Relance compte 70 mesures et s’organise selon 3 priorités : le volet Ecologie arrive en tête de ces dernières. Deux autres volets s’y ajoutent : le volet compétitivité et le volet cohésion. Dans le cadre du premier volet dédié à l’écologie, 30 Md€ sont consacrés au climat.

Pour accompagner cette relance Bpifrance et la Banque des Territoires ont annoncé un Plan Climat commun. Disposant de 40Md€, ce plan vise à soutenir les projets de transition verte des entreprises et des acteurs publics dans les territoires. Il s’articule en trois axes : accélérer la transition écologique et énergétique (TEE) des entreprises et des territoires, doubler les financements dédiés aux énergies renouvelables et financer l’innovation dans les greentech.
Le premier axe consacrera 20Md€ pour aider les entreprises industrielles à se décarboniser. Ce financement concernera toutes les solutions qui visent à réduire l’empreinte environnementale des productions industrielles (efficacité thermique, mobilité verte, etc.).
Par ailleurs, les financements consacrés aux énergies renouvelables seront doublés. 14,5Md€ seront déployés pour soutenir l’innovation dans le domaine de l’ENR.
Un troisième volet consacré au financement de l’innovation dans la greentech soutiendra l’émergence des entreprises du secteur et boostera les initiatives développant des solutions technologiques de la TEE.