Des Beaux-Arts de Paris à Casablanca, la vie d’artiste racontée par le peintre Alexandre Lenoir

La légitimité est l’apanage des entrepreneurs comme des artistes qui, pour grandir avec leur art, doivent oser s’imposer et exister. Une quête artistique et personnelle que le peintre Alexandre Lenoir a partagé lors de la 7e édition de Big.  

  • Temps de lecture: 2 min
alexandre lenoir

Qu’est-ce qu’être peintre au XXIe siècle ? « C’est savoir aussi bien peindre grâce à une machine, que seul dans son atelier ou entouré d’un groupe de quinze personnes », a affirmé l’artiste Alexandre Lenoir sur la scène du Bang, en octobre dernier.  
Si aujourd’hui les expositions de ce jeune artiste franco-caribéen voyagent entre Paris, New York et Shanghai, son chemin a longtemps été semé d’embuches, de questionnements et d’une quête de l’être. Un principe aux origines de sa démarche artistique.  

La vie d’artiste 

C’est à 18 ans qu’Alexandre Lenoir découvre pour la première fois la peinture, peu de temps avant son entrée aux Beaux-Arts de Paris. Si le jeune homme s’y épanouit en tant qu’artiste, il décide pourtant de mener son apprentissage seul, pour ne pas se laisser influencer par sa condition d’étudiant et l’héritage d’une institution, aussi prestigieuse soit-elle. « Selon moi, il ne fallait pas forcément être aux Beaux-Arts pour être artiste ».  
 
Sa « quête de soi » l’entraine au Maroc où il s’essaie à la vie d’atelier. Il y aiguise son art, ses sujets et gagne en liberté en se détachant du poids du statut d’artiste. Un an et demi plus tard, de retour en France, la réalité le rattrape. Alexandre Lenoir est « dans le rouge ». La vie d’artiste… Une mauvaise passe qui le pousse à trouver des associés qui l’aideront à faire briller son travail en France comme à l’international. « J’ai commencé à collaborer avec une personne qui allait m’aider à réaliser mes rêves. Ce n’est pas forcément facile pour un jeune artiste de 28 ans de faire exister la personne qu’il est au monde entier, d’oser être, d’oser dire « je ». Tout comme il n’est pas aisé de donner une vision pleine de ce qu’on a à l’intérieur de soi, et qui soit acceptée par tous ».  

Des portes vers le végétal 

Entre réalité et songe, les expositions d’Alexandre Lenoir nous entrainent dans un univers suspendu. Sur des toiles de près de trois mètres sur deux, des décors baignés de lumière et animés par les couleurs de végétations luxuriantes ou des reflets d’eau happent le spectateur. Une immersion qui transforme ses peintures en « portes vers le végétal, vers des moments de vie », selon l’artiste. Derrière ces paysages évanescents, le procédé pictural passe par une découverte progressive.  

À l’aide de morceaux d’adhésifs, que l’artiste recouvre de peinture pour ensuite les retirer une fois la surface sèche, il évoque le procédé de révélation qui, grâce à un processus chimique rend visible une image. « Je prends la peinture telle qu’elle est, la peinture avec un « p » minuscule, c’est-à-dire simplement de la matière qu’on pose sur une toile. Peindre pour moi, c’est autant esquisser directement sur la toile, seul, qu’en dynamique d’atelier ou simplement via des mots, lorsque je parle de mon travail. Peindre, c’est également imaginer des dispositifs qui vont me permettre de réinventer le statut de peintre en 2021 ».  

mélanie
Mélanie Bruxer Rédactrice web