Economie de la mer

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Décarbonation du secteur maritime : le livre blanc pointe les dernières innovations

Alors que la décarbonation des différentes filières de transport s’accélère, le secteur maritime décide de revisiter une méthode ancestrale : l’utilisation de la voile. Wind ship Association propose un livre blanc qui expose les différents types de voile ainsi que les défis pour dépolluer le secteur. 

Navire Canopée Ariane 6/AYRO
©DR

En 2018, l'Organisation Maritime internationale (OMI) adopte une stratégie visant à contenir les émissions de CO2. En effet, 3 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) proviennent du secteur maritime. Si rien n’est fait pour ralentir ou même diminuer les émissions de CO2, elles pourraient, doubler d’ici 2050. C’est dans ce contexte que de nombreuses entreprises ont décidé de remettre au goût du jour une technique ancestrale. 

L'association Wind ship, une organisation française d’envergure internationale, en partenariat avec l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) a analysé les différentes innovations et entreprises françaises qui visent à décarboner le secteur maritime.  Les résultats de leurs recherches sont réunis dans le livre blanc : la propulsion des navires par le vent

Le vent, une énergie propre et renouvelable 

En 2017, lors du One Planet Summit Tony de Brum, ancien homme politique marshallais, fixe des objectifs ambitieux pour le transport maritime. « Les États signataires […] confirment que le transport maritime international doit, à l’instar de tous les autres secteurs de l’activité humaine, prendre des mesures urgentes en considération de ces objectifs vitaux pour l’avenir de la planète et de l’humanité ». Pour répondre à ces objectifs, le secteur maritime a choisi de faire un bond dans le passé en s’inspirant de l’évènement le plus important de l’histoire de la navigation : l‘invention de la voile. 

Pour atteindre les ambitions fixées par les accords de Paris et renouvelés par Tony de Brum, des entreprises industrielles, de la filière maritime ont lancé leur R&D sur différents prototypes afin d‘utiliser le vent comme énergie principale. Le livre blanc de l’association Wind Ship propose de découvrir les différents types de voile possible ainsi que les utilisations et la modélisation sur les navires. Wind Ship appuie aussi sur l’importance et la facilité de l’utilisation des « voiles 2.0 » en comparaison aux biocarburants comme l’hydrogène ou l’ammoniac qui nécessitent des réservoirs jusqu’à deux fois plus grand que pour un navire thermique. 

La France en tête de gondole 

Le secteur maritime reste une filière très normée. Wind Ship assure donc que « la propulsion par le vent répond aux textes réglementaires en vigueur ». L’OMI met à jour ses textes dans le but de mieux prendre en compte les valeurs énergétiques liées à la propulsion vélique. Le développement de cette technique est lui aussi très surveillé et accompagné. « Les technologies de propulsion par le vent sont disponibles dès aujourd'hui […] jusqu’à 10 000 navires pourraient être équipés d’ici 2030 et jusqu’à 45 % de la flotte mondiale d’ici 2050. ». Wind Ship assure qu’une solution de propulsion par le vent engendre une baisse de l’utilisation de carburant jusqu'à 30 % sur les navires neufs et de 5 à 20 % pour des navires rétrofits (les navires déjà en services) ayant donc un coté bénéfique économiquement. 

La France est pionnière dans ce domaine. « Les équipementiers français ont déjà créé plus de 180 emplois directs. De jeunes armements développent des lignes maritimes décarbonées par le vent », assure Wind Ship. Avec plus d’une trentaine d'entreprises industrielles qui se spécialisent dans la création et la production de voiles, la France peut devenir un acteur majeur et faire émerger la première flotte décarbonée grâce au vent. 

Pour aller plus loin et découvrir les opportunités et les défis présentés par la propulsion des navires par le vent, téléchargez le livre blanc en intégralité sur le site de l’association Wind Ship.