Christophe de Hody : « connaître la nature, une clé pour assurer la transition écologique »

Fondée en 2011, le Chemin de la Nature propose des formations approfondies au grand public afin de découvrir les vertus des plantes et des champignons sauvages. L’objectif de l’entreprise est bien plus grand : préserver la biodiversité en y sensibilisant le plus grand nombre.  
 

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Christophe de Hody
© Luka Kellou

Cueillette dans le verger, baignades dans le lac et plantes du jardin cuisinées voilà à quoi ressemblait l’enfance de Christophe de Hody qui passait ses vacances dans une ferme à côté de Rambouillet. Il y a 10 ans, le botaniste crée le Chemin de la Nature avec une idée en tête : communiquer sa passion et son savoir sur la nature aux autres. Herboriste et botaniste de formation, il débute, encore étudiant, son activité en lançant des balades guidées dans les bois franciliens. Gratuites au début, elles deviennent par la suite une partie de l’offre d’une entreprise qui compte une dizaine de collaborateurs. 

Mieux connaître la nature pour agir face à l’urgence écologique   

Pour l’entrepreneur, il s’agit de transmettre des connaissances sur les vertus médicinales des plantes, sur leurs usages en cuisine mais surtout d’apporter une attention particulière à la nature en la fréquentant de près et en la connaissant dans ses moindres détails. « Cette connaissance de la nature que j’ai à cœur de transmettre est là pour procurer un bien être humain mais également pour sensibiliser l’apprenti à la biodiversité. C’est en connaissant celle-ci que l’on arrive à préserver le patrimoine végétal. Plus les personnes sont proches de la nature plus elles déploient des efforts pour la protéger et agir en sa faveur. En ce sens, la transmission du savoir et la formation est essentielle pour agir face à l’urgence climatique et pour accélérer la transition écologique. », insiste le fondateur du Chemin de la Nature.  

L’offre de l’entreprise se décline en deux formats : des Moocs en ligne sur différentes familles de plantes, des ateliers thématiques et des stages de terrain pour devenir un as du règne fongique. Découvrir les utilisations de l’orge sauvage, de la Mauve et de l’Achillée Millefeuilles, connaitre les champignons comestibles et les cuisiner… près de 7000 personnes suivent actuellement les formations en ligne. Quant à celles sur le terrain, elles attirent à la fois une clientèle de particuliers, majoritairement citadine et francilienne, mais également une clientèle B to B pour des stages de team building. « Notre but est de communiquer cette passion de la nature et ce savoir au-delà d’une cible de niche, en ville comme à la campagne, en entreprise mais aussi au-delà des frontières hexagonales. Nos prochains pas se dirigent vers la Belgique et la Suisse francophone. »   

Reconnexion à la nature, une tendance qui a le vent en poupe  

Pour Christophe de Hody,  le Chemin de la Nature est aussi née d’un besoin urgent qui s’est fait ressentir chez les citadins, en particulier les dix dernières années. « Depuis que j’ai commencé à organiser des balades et avant même que mes formations ne soient formelles, il y a eu un intérêt certain. » Un intérêt qui n’a cessé de croitre et que le chef d’entreprise a pu apercevoir très vite lors du lancement de sa première formation payante. « C’était une grande surprise. J’ai lancé une formation complète à 1600 euros, pour une cinquantaine de personnes, réservable avec un chèque d’acompte de 500 euros. Au bout de quelques jours j’en ai reçu 600 et j’ai même dû envoyer des photos de chèques déchirés afin d’annuler des réservations ! » ajoute avec amusement le fondateur. 

Cet intérêt est d’autant plus vrai en 2021. Selon le président de l’entreprise plusieurs facteurs expliquent la soif du grand public d’en savoir plus sur les plantes, leurs usages en cuisine ou en soin et de réviser un savoir oublié. « Il y a à la fois la problématique écologique qui invite à consommer moins et mieux, à consommer local et autour de soi mais il y a aussi le confinement qui a été déterminant. Ceux qui ont passé le confinement en ville ont trouvé une bouffée d’oxygène dans les parcs, les jardins ou simplement dans des vidéos sur la nature. Ceux qui ont passé le confinement à la compagne ont eu le temps d’observer de près son effet sur leurs vies. Aujourd’hui, on constate ce gain d’intérêt et nous le ressentons dans notre activité. » affirme  l’entrepreneur.