Chloé Bonnard [Nanas d’Paname] : « J’avais envie de créer et de me dédier à une cause qui puisse faire évoluer les consciences »

Chloé Bonnard est la co-fondatrice et présidente des Nanas d’Paname, un collectif de 70 femmes porteuses d’initiatives fortes, devenu une agence de communication événementielle. Rencontre. 

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Photographe et co-fondatrice des Nanas d'Paname - ©Les Nanas d’Paname

« Plus fortes ensemble ! ». Telle est la devise des Nanas d’Paname, un collectif de femmes engagées, crée en 2011 par Chloé Bonnard, afin de faire évoluer les consciences sur des sujets de société. 5 ans plus tard, pour continuer à mener des projets forts de sens et défendre ses valeurs dans le monde de l’entrepreneuriat et de la communication, elle lance une agence évènementielle avec Edouard Couturier. Appelée LNDP, pour Les Nanas d’Paname, l’agence propose ainsi à ses clients de s’appuyer sur son univers créatif, ses valeurs, ses ambassadrices et surtout sa communauté. 

Bpifrance : Comment est née l’aventure Les Nanas d’Paname ? 

Chloé Bonnard: J’avais envie de créer et de me dédier à une cause qui puisse faire évoluer les consciences. J’étais plutôt douée en photographie. J’ai donc intégré une école spécialisée puis effectué des stages au sein de différents studios. J’ai d’ailleurs eu la chance de réaliser plusieurs shootings pour des maisons reconnues et des personnalités. Mais j’ai rapidement compris que je ne voulais pas évoluer dans la mode, un milieu misogyne, où la solidarité et l’entraide entre les femmes sont quasiment absentes. Cependant, j’y ai noué des contacts pour créer mes premiers projets de photographie dans lesquels je proposais des modèles féminins alternatifs et inspirants. Ces portraits, devenus la patte des Nanas d’Paname, ont d’abord fait le tour des réseaux sociaux, avant d’être d’exposés dans une galerie parisienne, où se sont rencontrées ces femmes photographiées. C’est là que le concept de notre collectif est né. 

B : Comment êtes-vous passés d’un collectif à une agence de communication événementielle ?

CB : Avec mon associé, nous nous sommes consacrés à temps plein à la création de l’agence. Les débuts ont été difficiles financièrement. Nous avons démarré dans un espace de coworking pour réduire nos charges fixes, et recruté principalement des stagiaires. Je me rémunérerais uniquement grâce à mon activité de photographe. Pour nous faire connaitre, nous avons démarché les grands comptes et réalisé de nombreuses campagnes de photographie. 

B : Une stratégie payante ? 

CB : Tout à fait. D’ailleurs, il y a 3 ans et demi, nous avons réalisé la campagne de communication « Les Nanas d’Paname x Adidas ». Nous avons co-designé la chaussure et organisé le lancement officiel avec la presse regroupant 200 personnes. 25 Nanas d’Paname ont travaillé sur le projet. C’est notre plus importante collaboration à ce jour.

B: Comment est structurée l’entreprise aujourd’hui ? 

CB : Je gère la communication du collectif et mon associé la gestion de l’agence ainsi que l’aspect business. L’équipe est composée de quatre salariés, deux alternants, des free lances, et des stagiaires.  
Pour structurer le collectif, nous avons établi un système de catégories. « Les ambassadrices », socle des Nanas d’Paname, sont des femmes engagées durant 12 mois pour son rayonnement. « Les Nanas Prestataires », regroupent quant à elles des femmes ayant un engagement ponctuel envers le collectif. Enfin, « Les Anges » sont des femmes connues, sans réel engagement avec le collectif, mais qui partagent nos actions sur leurs réseaux sociaux pour accroitre notre visibilité. On peut citer par exemple : Marine Lorphelin, Natoo, Pénélope Bagieu ou encore Enora Malagré… 

B: Nanas d’Paname vient de fêter ses 10 ans. Comment avez-vous célébré cet anniversaire ?

CB : Pour fêter nos 10 ans, nous avons sélectionné des personnalités les plus inspirantes du moment, porteuses d’initiatives fortes, pour réaliser une nouvelle série de portraits. Un moment d’échange entre femmes leaders, déterminées à faire bouger les lignes. 

B: Avec du recul, qu’auriez-vous fait différemment durant ces 10 années ? 

CB : J’ai frôlé l’épuisement professionnel en réalisant des tâches qui me prenaient trop de temps et ne stimulaient pas ma créativité. Aujourd’hui, je pense que je définirais mieux mes priorités et délèguerais le reste. Je me suis entourée d’un coach professionnel. Ça m’a énormément aidé sur différents sujets : prendre du temps pour moi, la prise de parole en public, favoriser la communication entre mon associé et moi... 

B: Quelle est votre plus grande fierté professionnelle ? 

CB : Je suis fière d’avoir été au bout de mes ambitions et de mes convictions. Fière également de permettre la rencontre et l’entente entre des femmes radicalement opposées. Enfin, je suis fière de contribuer à l’évolution des consciences sur des sujets de société comme l’image de la femme.