Les entreprises et l'Europe

  • Temps de lecture: 2-3 min

BEI, FEI, FEDER, comment l’UE investit dans l’entrepreneuriat ? 

Afin de permettre aux entreprises européennes de répondre aux besoins en innovation d’une économie mondialisée, l’Union européenne (UE) s’investit largement auprès des entrepreneurs. À l’occasion de la présidence française de l’UE, nous revenons sur l’implication de cette dernière pour dynamiser l’écosystème entrepreneurial. 

Image de la banque européenne d'investissement

Ce n’est un secret pour personne, les institutions de l’Europe des 27 jouent un rôle fondamental dans l’économie. Au travers de la Banque centrale européenne (BCE), présidée depuis 2019 par Christine Lagarde (ex directrice du FMI), elle assure la stabilité monétaire au sein de la zone euro. Pour répondre au besoin de relance post-Covid-19 et accélérer la transition écologique et digitale, la Commission a lancé « Next Génération EU ». Ce plan record permet aux 27 de financer la relance à hauteur de 750 milliards d’euros. Pourtant, et c’est moins connu, l’UE s’investit aussi directement auprès des entrepreneurs. Zoom sur les outils européens pour favoriser l’entrepreneuriat.

Améliorer l’environnement financier des PME, et des entreprises sociales 

Fondée en 1968, la banque européenne d’investissement (BEI) est une institution à part entière de l’Union européenne. Basée au Luxembourg, les 27 en sont les seuls actionnaires. La mission première de la BEI est l’investissement dans des projets qui servent la réalisation des politiques économiques et sociales de l’UE. Représentant 90 % de ses engagements financiers, les prêts sont l’activité principale de la BEI. En fonction du montant prêté, ces derniers prennent, soit une forme directe au travers du « Prêt à l’appui de projets », soit une forme indirecte via les « Prêts avec intermédiaire bancaire » qui s’adresse plus spécifiquement aux PME et petites collectivités locales. Les ressources qu’elle utilise provenant des marchés capitaux, son enveloppe n’est jamais ponctionnée du budget européen et n’est donc aucunement à la charge du contribuable.  

Pour agir directement auprès du tissu entrepreneurial, la BEI compte sur le Fonds européen d’investissement (FEI). Cette filiale, dont l’institution est l’actionnaire majoritaire, est spécialisée dans l’amélioration de l’environnement financier des PME, micro-entreprises, mais aussi des entreprises sociales. Le FEI s’implique notamment par l’apport de fonds propres, la mise en place de structures régionales de capital-investissement ou l’apport de garanties. Ces participations sous leurs multiples formes sont effectuées sans but lucratif. En se positionnant comme actionnaire stratégique de fonds de capital-risque ou de capital développement, le FEI investit massivement dans les PME innovantes et avec un fort potentiel de développement. D’un autre côté, cette filiale de la BEI peut mettre en place des fonds de capital-risque régionaux et soutenir des initiatives locales de microfinance. Entre 2014 et 2020, les entreprises françaises auront bénéficié de financements du FEI à hauteur de 5,5 milliards d’euros (d’après l’Agence nationale de la cohésion des territoires).  

Le FEDER devra attribuer 30 % de ses aides aux engagements climatiques 

Au-delà des efforts de la BEI, l’Union européenne associe la problématique de la création d’entreprise à celle du développement territorial. Le Fonds européen de développement régional (FEDER) s’inscrit dans une politique de développement à l’échelle locale. Sa mission est de favoriser un développement harmonieux et durable en réduisant les écarts de développement entre les régions. Disposant sur la période 2021-2027 d’une enveloppe de 200 milliards d’euros, il s’agit du fonds européen structurel d’investissement (FESI) le plus important. Dans les années à venir, le fonds devra prendre une orientation plus environnementale et attribuer 30 % de ses aides aux engagements climatiques.  

Concrètement, le fonds permet le cofinancement de projets au travers de subventions. L’intérêt de cette décentralisation étant d’être en mesure d’utiliser le budget au mieux en fonction des besoins spécifiques de chaque territoire. Si de nombreuses structures sont éligibles au FEDER (entreprises, associations, universités, etc..), la particularité de ce fonds est qu’il est réparti entre les autorités de gestion locales qui définissent les priorités dans l’utilisation de cette ressource. En d’autres termes, l’Union européenne attribue une enveloppe FEDER aux régions. Cette enveloppe est alors répartie entre les différents porteurs de projets à l’échelle locale.