Avec Néolithe, Nicolas Cruaud transforme les déchets non recyclables en granulats de minéraux

Présent sur la scène de l’Ampli lors de Big 8 en octobre dernier, Nicolas Cruaud nous parle de son entreprise Néolithe, qu’il a fondée sur une idée de son père, afin de transformer les déchets non-recyclables en matériau réutilisable.  

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Avec Néolithe, Nicolas Cruaud transforme les déchets non recyclables en granulats de minéraux

« Si demain on fossilisait tous les déchets qui sont enfouis ou incinérés, on réduirait d’environ 10 % l’empreinte carbone française », affirme Nicolas Cruaud, fondateur et dirigeant de Néolithe. Cette startup industrielle transforme les déchets non recyclables en granulats de minéraux réutilisables. « On peut s’en servir pour faire des routes ou du béton », précise l’entrepreneur.  

 

De l’idée au déploiement industriel  

Grâce à un nouveau procédé, sans chauffe, Nicolas Cruaud fossilise les déchets. « On prend les poubelles, on les broie, et on fait réagir la farine obtenue avec du liant. On obtient par la suite une pâte à modeler minérale que l’on presse très fort pour avoir des petits cailloux », explique-t-il. C’est grâce à son père, tailleur de pierres de profession, que Nicolas Cruaud imagine ce procédé innovant. « Il travaillait dans les carrières de calcaire blanc, qui agrège des résidus de sédimentation de poissons et dinosaures. Un jour, il s’est demandé comment on pouvait faire avec nos propres déchets », se rappelle l’entrepreneur. En 2019, le binôme père-fils se lance dans la création de Néolithe, à Angers. Le créateur a pu miser, entre autres, sur l’incubateur de l’Ecole Polytechnique, établissement dont il a été diplômé. « Nous avons profité de cet écosystème d’excellence, des laboratoires et experts sur place. » 

Près de quatre ans plus tard, l’entreprise compte 110 salariés et est en passe de déploiement industriel. « On construit également des fossilisateurs, des petites usines de 500m2 qui traitent 10 000 tonnes de déchets par an », partage le jeune homme. Après avoir enregistré deux commandes cette année, Nicolas Cruaud prévoit de commercialiser 25 fossilisateurs partout en France, dès l’année prochaine. « Aujourd’hui, on vend nos fossilisateurs directement aux gros acteurs du recyclage qui ont collecté tous les déchets. L’idée c’est qu’on vient s’ajouter à leur centre de tri pour leur éviter de payer l’enfouissement ou l’incinération. » Afin de maintenir le rythme et de poursuivre son industrialisation, Néolithe a levé 20 millions d’euros et devrait continuer avec une levée de fonds à 100 millions l’année prochaine. « Nous aimerions avancer vite car il y a une urgence à remplacer les systèmes de traitement de déchets actuels », conclut le fondateur de l’entreprise.

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Julie Lepretre
Julie Lepretre Rédactrice web