7 conseils pour lutter contre la procrastination

Un adversaire sournois se glisse souvent entre les dossiers urgents et les projets en attente : la procrastination. Si familière à ceux qui ont déjà chuchoté « On verra ça plus tard ». Cette propension à remettre au lendemain peut cacher des réalités plus profondes, contre lesquelles il est possible de lutter. 

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Bref
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Aujourd’hui, ce comportement touche près de 74 % des Français, d'après une étude réalisée par TaskRabbit avec l’institut de sondage OpinionWay en 2022. La procrastination... qu'elle sévices au travail où à la maison, cette tendance consiste à remettre à plus tard ce qu’on aurait pu faire le jour même. Et dernière cet acte, anodins pour certains, se cache en réalité de véritables dysfonctionnements quant aux rapports que nous entretenons avec notre vie professionnelle.    

Qu’est-ce que la procrastination ? 

Le diagnostic est clair. Si l’on en croit la définition du Larousse, la procrastination (vient du latin procrastinatio, ajournement et de cras, demain) n’a rien avoir avec la paresse, bien qu’elle y ressemble fortement. Elle correspond tout bonnement à notre tendance à ajourner et à remettre systématiquement au lendemain des tâches ou des actions qui pourraient être faites dans l'immédiat. Dans le langage de tous les jours, les personnes utilisent des termes comme « remettre au lendemain », « remettre à plus tard », « repousser », « retarder », « reporter » et « attendre à la dernière minute ». 

Si ces symptômes nous paraissent souvent insurmontables, ils ne sont pas pour autant le signe d’un trouble ou d’une maladie particulière, puisque la procrastination n’est en rien considérée comme une pathologie physique ou psychologique. Elle est néanmoins aussi populaire qu’un rhume de saison et elle a même le droit à sa journée mondiale, le 25 mars.  

Mais attention, s’il vaut mieux faire de son mieux pour s’en débarrasser, l'objectif n'est pas non plus de tomber dans l'effet inverse, à savoir la précrastination. C'est-à-dire, de se mettre en tête de finir ses tâches le plus rapidement possible.  Un comportement tout aussi problématique, qui impacte la qualité du travail fournis, mais aussi le quotidien de celui qui précrastine. 

Comment ne plus procrastiner au travail ? 

Parfois handicapante dans le monde du travail, il existe pourtant des astuces pour lutter contre la procrastination. Comment se débarrasser de la procrastination ? Quelles sont les méthodes pour mieux gérer ce gros défaut au travail comme au quotidien ? Voici 7 conseils pratiques pour arrêter s'en prémunir. 

1 - Faites une liste des choses à faire… Et déjà faites ! 

La fameuse to-do-list vous paraîtra moins intimidante si elle comporte des actions déjà faites. Et cela vous donnera la satisfaction de rayer au moins quelque chose de votre liste ! On notera les applications Google Tasks, Google Keep, Trello, qui permettent toutes d’organiser de manière plus ou moins intuitive sa journée. 

2 – Fixez-vous des buts clairs et atteignables 

Soyez réaliste, si vous voulez vous lancer à l'international, cela ne se fera pas en un jour. Établissez un plan, puis découpez votre projet en morceaux. À chaque fois que vous aurez accompli une partie de votre projet, votre satisfaction augmentera et vous motivera pour continuer ! Des outils comme Notion ou Microsoft Project peuvent vous permettre d’optimiser l’atteinte de vos objectifs. 

3 – Commencez par le plus dur 

Mettez à votre agenda l'action la plus difficile pour vous (appelez un client, rédiger un rapport...). Et souvenez-vous que si vous considérez la tâche difficile, c'est sans doute qu'elle est importante ! Attaquez-vous à cette tâche dès le matin, lorsque vous êtes encore frais et dispos. Vous pouvez même préparer les choses la veille. Pas question ainsi de tergiverser le lendemain matin. Et là encore, une fois la tâche accomplie, vous serez si satisfait que vous continuerez ! 

4 – Trouvez des « starters » pour éviter de remettre au lendemain 

Les athlètes se préparent. Alors vous aussi, faites-le ! Installez votre routine pour vous mettre en condition. Cela peut être mettre un verre d'eau à côté de votre ordinateur ou aller chercher les documents nécessaires à la rédaction d'un rapport. Quand tout est en place, il est plus difficile de s'évader... Les applications Habitica, Fabulous ou encore ThinkUp peuvent participer à votre motivation quotidienne. 

5 – Évitez les distractions 

Il existe des applications pour bloquer les messages qui arrivent dans votre boite mail, par exemple. Apprenez également à dire « non » à quelqu'un qui vient vous « distraire », en signalant clairement que vous devez rédiger ce gros rapport dès maintenant. Autre avantage d'annoncer haut et fort que vous avez ce rapport à rédiger, vous prenez de fait un engagement - que vous devrez donc tenir ! Différentes solutions telles que SaneBox, Forest ou Offtime proposent de vous déconnecter de vos appareils de manière personnalisées, en fonction de vos besoins. 

6 – Faites un bilan temps 

À la fin de la journée, vérifiez ce que vous avez accompli et en combien de temps avec des solutions comme RescueTime. Cela vous permettra de voir si vous avez perdu du temps, à quel moment vous avez été le plus productif, ce qui vous a freiné pour continuer sur votre lancée. Vous comprendrez les ajustements à faire, et vous découvrirez peut-être que la tâche qui vous paraissait inatteignable a finalement été accomplie rapidement !  

7 – Récompensez-vous 

Ce qui signifie prendre une pause une fois (et une fois seulement) le travail accompli. Vous le méritez ! Et une fois la pause prise, vous pourrez repartir de plus belle et poursuivre les autres tâches de votre liste. Les outils de motivations tels que Beeminder ou Forest cités plus haut fonctionnent sur la base de récompenses et peuvent contribuer à l’amélioration de votre productivité. 

Des astuces valables pour tous les types de procrastinateurs (ou procrastineurs). Il existerait, en effet, différents profils, identifiés par des professionnels du sujet. Le Dr Pychil et le Dr Ferrari en identifient trois principaux :  

  • Le procrastinateur éveillé, qui fonctionnerait mieux sous la pression.  
  • Le procrastinateur évitant, qui n’a pas confiance en lui et justifie ses résultats par le manque de temps. 
  • Le procrastinateur indécis paralysé par la prise de décision.  

D’autres classifications existent et complètent ce trio. On notera notamment le profil de l’épicurien moderne, décrit par le comportementaliste Bruno Koeltz. Ce dernier, ne souffre pas et préfère tout simplement faire autre chose. Cependant, il n’en reste pas moins qu’il risque de se mettre dans une position délicate s’il ne s’organise pas un minimum. Alors, à vos To do list. 

Pourquoi on procrastine au travail ?  

Pour expliquer ce comportement, diverses causes sont pointées du doigt. Une étude réalisée par TaskRabbit en collaboration avec l’institut de sondage OpinionWay en 2022 révèle que :  

  • 69 % des Français remettent certaines tâches au lendemain par manque de motivation. 
  • 59 % d’entre eux le feraient par manque de temps. 

Deux chiffres confirmés par le travail de recherche des psychologues, comme Joseph Ferrari, qui s’accordent à dire que la procrastination toucherait de manière chronique 20 % des adultes et que la procrastination serait effectivement le symptôme :  

  • d’une mauvaise organisation, 
  • d’un manque d’envie et de motivation, 
  • de difficultés liées à la confiance ou à l’estime de soi, 
  • d’une fatigue excessive et d’une surcharge de travail, 
  • d'un manque de temps ou d'une mauvaise gestion du temps,  
  • de difficultés de concentration, 
  • d'un perfectionnisme. 

Des pistes à ne pas prendre à la légère, puisqu’elles soulèvent des problèmes plus profonds menant ou résultant à de potentiels burn-out, dépressions et « quiet quitting » ou démission silencieuse. C’est-à-dire de faire le strict minimum au travail.  

Des maux actuels, en hausse, qui touchent de nombreux travailleurs. En 2023, le burn-out, dit « sévère » touche, en effet, plus de deux millions de salariés et 41 % des salariés seraient en état de détresse psychologique, selon le baromètre d’OpinionWay réalisé pour Empreinte Humaine. 

Si la procrastination n’est pas grave en soi, elle peut donc cacher de véritables problèmes psychologiques, liés aux environnements de travail dans lequel évoluent les salariés. Pour la vaincre et par la même occasion améliorer sa qualité de vie au travail, il convient donc de mettre en pratique, les 7 conseils cités plus haut, et ce, sans attendre. 

Source : baromètre d’OpinionWay 2022  

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