3 idées pour une meilleure intégration de l’IA dans la prise de décisions avec Jean Philippe Desbiolles et Grégoire Colombet 

En mars dernier est paru « Humain ou IA ? Qui décidera du futur ? » aux éditions Dunod. Co-écrit par Grégoire Colombet et Jean-Philippe Desbiolles, l’ouvrage dégrossit les conditions nécessaires d’une collaboration fructueuse entre l’intelligence artificielle et l’Homme. 

  • Temps de lecture: 2 min
Grégoire Colombet  & Jean-Phillippe Desbiolles
Grégoire Colombet  & Jean-Phillippe Desbiolles

« L’IA ce n’est pas qu’une technologie, c’est un contrat social », assène Jean-Philippe Desbiolles le vice-président et Managing Director du département intelligence artificielle et data d’IBM France. Un propos d’actualité tant cette dernière ne cesse de faire couler de l’encre depuis le début de l’année. Avec Grégoire Colombet, qui dirige un projet intrapreneurial portant sur l’inclusion des  "aides à la prise de décisions", ils signent un livre volontairement accessible qui donne des clés pour mieux comprendre comment - et sous quelles conditions - l’outil va révolutionner notre quotidien. Pour Big média, ils reviennent sur 3 idées nécessaires à une meilleure intégration de l’IA.  

L’IA est aussi l’affaire des sciences cognitives  

Pour Jean-Phillippe Desbiolles c’est une évidence, il est indispensable que les débats qui concernent l’utilisation de l’IA ne se cantonnent aux champs de l’informatique. « Par pitié, ne lâchez pas l’affaire ! N’abandonnez pas ce sujet à des technologues ou à des pseudo data scientist », implore-t-il. L’auteur souligne d’ailleurs que les expérimentations qui servent de base à l’ouvrage prouvent l’importance de l’expérience utilisateur pour obtenir des résultats satisfaisants dans la collaboration entre l’humain et l’intelligence artificielle. « L’intégration de cette dernière n’est pas uniquement du ressort des mathématiques, c’est aussi une affaire qui regarde les sciences cognitives ».  

Savoir quand faire appel à l’intelligence artificielle 

C’est un point primordial du livre : la pertinence d’inclure l’IA dans les processus de décision s’évalue au cas par cas. « Parfois, on peut transmettre inconditionnellement le pouvoir de décision à l’intelligence artificielle, car les humains sont soumis à des biais et font des fautes d’inattention, explique Grégoire Colombet qui nuance, dans d’autres cas, au contraire il faut laisser au décisionnaire la main sur le programme pour obtenir des résultats optimaux ». Pour lui, cet enjeu de clarification est d’autant plus crucial que l’inclusion de ces aides à la prise de décision peut aussi bien concerner des questions « de vie ou de mort » comme c’est le cas dans le domaine médical.  

La responsabilité doit toujours rester humaine  

Pour le vice-président d’IBM France, il serait totalement illusoire d’attribuer une forme de responsabilité à l’algorithmie. « Ce débat n’a aucun sens. Nous, en tant qu’espèce, sommes à la base de toutes les intelligences artificielles. À la fin, c’est forcément l’humain qui porte la responsabilité d’une décision prise, même s’il a été accompagné par une IA ! », explique-t-il. Reste maintenant à répartir cette responsabilité entre les acteurs, en fonction qu’ils se trouvent en amont ou en aval de l’intelligence artificielle.   

Martin Ferron
Martin Ferron Rédacteur Web