5 étapes pour se lancer dans l'entrepreneuriat quand on est jeune

Qui a dit qu’être jeune et entrepreneur ne faisaient pas bon ménage ? Pour Big média, Vincent Le Brech, responsable Création et Entrepreneuriat Bretagne chez Bpifrance revient sur les étapes à suivre pour se lancer sans faire de faux pas.

  • Temps de lecture: 4 - 5 min
Babyboss
©DR Baby Boss de Tom McGrath

En 2023, 40 % des créateurs d’entreprise ont moins de 30 ans. Selon l’INSEE et Statista, l’âge moyen des créateurs d’entreprise était de 35 ans en 2021. Un léger rajeunissement donc, puisqu’il était de 36 ans en 2020 et 38,2 ans en 2010. Une tendance qui semblerait s'accentuer au vu des chiffres de cette année. Cette baisse de l’âge moyen est fortement liée à l’augmentation du nombre de micro-entreprises entre 2010 et 2021 : 360 000 nouveaux auto-entrepreneurs en 2010 contre 641 500 nouveaux micro-entrepreneurs en 2021. Vous souhaitez rejoindre la prochaine vague de jeunes entrepreneurs ? Voici quelques conseils pour vous lancer en toute sérénité. 

Étape 1 : Définir son projet

Pour concrétiser votre projet de création d’entreprise, une bonne préparation est capitale. Avant de vous lancer, vous devez être au clair avec votre projet et vous-même.

Au-delà de votre idée, plusieurs éléments doivent être étudiés : l’étendue de la concurrence, la zone géographique que vous souhaitez couvrir, la qualité de vos produits et services, votre offre, ainsi que vos pratiques commerciales.

Pour réussir, vous devez définir l’identité de votre entreprise, votre cible et la façon dont vous voulez mener à bien votre projet.

Bon à savoir : quelles sont les différentes formes de l’entrepreneuriat ? 

Il est difficile de donner une définition simple de l’entrepreneuriat car ce concept englobe une réalité très vaste, riche et variée. Et si l’idée d’entreprendre est souvent associée à la création d’une entreprise et d’une activité économique, il ne s’agit pas de la seule option, loin de là. Se lancer dans l’entrepreneuriat peut prendre diverses formes et suivre des objectifs très différents, parmi lesquels :

  • la création de toutes pièces d’une nouvelle entreprise, appelée aussi entrepreneuriat ex nihilo ;
  • la création d’une entreprise par essaimage ou « extrapreneuriat », lorsqu’un groupe de salariés d’une entreprise partent et créent leur propre activité ;
  • la création d’une entreprise par franchise, sous une entreprise mère ;
  • l’intrapreneuriat au sein d’une même entreprise ;
  • la reprise d'entreprise, où une société déjà existante est reprise ;
  • l’entrepreneuriat social et solidaire, c’est-à-dire la création d’entreprises aux activités économiques conçues pour créer de la valeur sociale ;
  • l’auto-entrepreneuriat, travail indépendant comme premier ou second cadre d’activité économique.

Étape 2 : Rédiger un business plan

Le business plan est un élément essentiel pour élaborer un plan financier et anticiper vos dépenses. Vous devez d’abord déterminer votre budget avant de rechercher vos financements, quelle que soit leur nature. Un business plan bien ficelé vous servira également à convaincre des partenaires ou des banques d’investir dans votre projet, car ils auront ainsi une vision d’ensemble de votre stratégie. Il doit contenir :

  • Un pitch de présentation du projet
  • Une présentation du service ou du produit
  • Une présentation du business model (également appelée stratégie commerciale)
  • Le résumé de l’étude de marché
  • La synthèse du prévisionnel financier du projet 
     

Étape 3 : Se faire accompagner par des réseaux d’aide à la création d’entreprise

Vous souhaitez vous lancer dans l’entrepreneuriat, mais vous n’avez pas d’idée concrète ? Aucun problème, le réseau PÉPITE (Pôle Étudiant Pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat) est fait pour vous. « Notre but est de révéler l’entrepreneur qui sommeille en vous », affirme Jean-Charles Herviaux, responsable de PÉPITE Bretagne. Ce réseau d’accompagnement destiné aux jeunes permet de s'essayer à la création d’activité. « La seconde mission de notre réseau est de mettre en relation des étudiants, qui portent un projet, avec des chefs d’entreprise », explique le responsable de PÉPITE Bretagne. Ce programme a pour but de faire mûrir, pendant au moins un an, les ambitions que vous portez et ainsi d’être accompagné par des dirigeants d’entreprise et de bénéficier de leur expérience. Il vous donnera accès au statut national d’étudiant entrepreneur (SNEE) vous laissant ensuite aménager votre planning pour vous aider à concilier votre projet et vos études.

Si le statut d’étudiant entrepreneur vous permet d'élaborer un projet entrepreneurial en prenant un minimum de risques, il est néanmoins important de bien vous entourer. Il existe de nombreux réseaux d’accompagnement de jeunes entrepreneurs pour vous entraîner, vous encadrer et vous conseiller, comme Entrep’, Enactus, Moovjee, BGE, Adie, La Ruche ou Groupement des créateurs.

Bon à savoir : quelles sont les qualités et compétences à avoir pour devenir jeune entrepreneur ?

Afin de faire face à toutes les situations, un entrepreneur doit être aussi polyvalent qu’un couteau-suisse. Si certains de ces soft skills peuvent être acquis et renforcés en formation, les autres se développent avec l’expérience.

  • Le leadership, ou la capacité à inspirer, motiver et comprendre ses collaborateurs.
  • La connaissance du marché, pour obtenir des informations cruciales sur l’industrie de l’entreprise et créer un business plan pertinent.
  • La planification, un atout essentiel pour augmenter les chances de succès et éviter des erreurs critiques.
  • La communication, indispensable pour développer des relations pérennes à toutes les échelles (fournisseurs, salariés, investisseurs…).
  • La négociation, afin d’obtenir les meilleurs contrats et de “gagner” les échanges avec ses collaborateurs. 
  • L’innovation, qui consiste à développer des produits ou des idées nouvelles pour faire prospérer l’entreprise sur le marché
     

Étape 4 : Réaliser un test d'activité avant de se lancer

Intégrer une couveuse d'entreprise peut être un bon moyen de débuter son aventure, car cela n'implique pas un changement de statut et limite ainsi la prise de risque. « La couveuse d'entreprise, c'est une solution pour toute personne qui veut se lancer dans l'entrepreneuriat et qui a déjà un projet bien avancé », partage Juliette Herpin, responsable de l’École Supérieure de l’entrepreneuriat par l’Union des Couveuses (UCE). Selon lui, intégrer ce type de structure permet d'obtenir un prêt de numéro SIRET (Système d'Identification du Répertoire des Établissements). 

Cette première démarche administrative correspond à une phase comptable non négligeable de la création d'entreprise. « La couveuse d'entreprise permet de vous concentrer, dans un premier temps essentiellement à votre activité et on vous apprend au fur et à mesure à gérer tous les aspects de votre entreprise ». C'est une vraie opportunité pour se tester sur le marché, et de réajuster sa proposition de valeur si les résultats ne sont pas au rendez-vous. « Avec la couveuse d'entreprise, il n'y a pas d'échec », ajoute Juliette Herpin.

Étape 5 : Financer sa création d'entreprise quand on est jeune  

Étape redoutée par bien des entrepreneurs, le financement d'un projet peut se révéler être une étape encore plus stressante pour les jeunes créateurs qui n'ont pas encore eu le temps de se constituer un capital de départ solide. Cependant, plusieurs solutions existent pour les aider à mener à bien leur projet.

Quelles aides pour les jeunes auto-entrepreneurs ?

En tant que jeune entrepreneur, plusieurs types d’aides sont à votre disposition, qu’elles viennent de fonds publics ou privés.

  • Votre école ou université peut vous soutenir, notamment pour valoriser des travaux de recherche au sein d’un établissement d’enseignement supérieur.
  • Les régions et collectivités proposent souvent des aides indépendantes et cumulables avec les aides de l’État. Par exemple : le Prêt d’Initiative Hauts-de-France ou l’Aide de la Région Grand Est pour l’entrepreneuriat des jeunes.
  • Les banques : votre statut d'étudiant ou de jeune actif vous permet d’obtenir des prêts bancaires à un taux préférentiel.

 

Pour en savoir plus sur la création d’entreprise par les jeunes, revivez la master class « Jeunes : les leviers pour réussir son projet » 

 

Contracter un prêt d’honneur 

« Le réseau Initiative France, vous permet d'effectuer un prêt d'honneur», détaille Alain Le Bouffant, coprésident du réseau initiative France. « C'est un prêt à la personne, à taux zéro, et il est considéré comme un apport personnel », ajoute-t-il. Ce type de prêt vous permet de vous lancer avec un accompagnement bienveillant, tout en développant votre réseau. « Tout l’intérêt d’un prêt d’honneur c’est de rassurer votre banquier, car l’amorçage est une période où vous investissez beaucoup, mais pendant laquelle vous ne faites pas encore beaucoup de bénéfices », ajoute Vincent Le Brech, Responsable Création et Entrepreneuriat Bretagne.

 

Sources :

Bpifrance Création

S'informer sur le statut d'autoentrepreneur, Urssaf, urssaf.fr, consultée en octobre 2023
Entrepreneuriat, entreprises.gouv, consultée en octobre 2023
Créations d’entreprises, insee.fr, 27 juillet 2023
Le Réflexe Soft Skills, Jérôme Hoarau, Éditions Dunod, 2014

mélanie
Mélanie Bruxer Rédactrice web