104factory, l'incubateur parisien au service des Industries Culturelles et Créatives

Situé dans le XIXe arrondissement de Paris, le CENTQUATRE-PARIS est un lieu de rencontres, de pratiques artistiques et de formation pour les entreprises des Industries culturelles et créatives (ICC). Rencontre avec Marialya Bestougeff, directrice de l’innovation, en charge de l’incubateur 104factory.  

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104Factory, l'incubateur parisien au service des Industries Culturelles et Créatives

« Quand on rentre dans l’espace, il y a une énergie singulière. Celle de la création », partage Marialya Bestougeff, directrice innovation au sein du CENTQUATRE-PARIS. En partie financé par la ville de Paris, le tiers-lieu ouvert en 2008 s’est développé comme un espace d’art, de culture et d’innovation gratuit et ouvert à tous. « L’idée était de créer un lieu de vie où plusieurs populations se mélangeraient, artistes, entrepreneurs, jeunes publics… », affirme la directrice innovation. Si certains s’y rendent pour créer, répéter et rencontrer de nouveaux artistes, flâner dans la grande librairie ou les différents commerces responsables, d’autres y vont pour développer leur entreprise. Seize d’entre elles sont aujourd’hui incubées au sein du 104factory, ce qui représente environ 90 personnes.  

BM : L’incubateur 104factory a vu le jour en 2013, pouvez-vous nous en dire plus sur sa vocation ?  

MB : Dès les débuts, la valorisation de l'entrepreneuriat était au cœur du projet du CENTQUATRE-PARIS. Lorsque vous lancez une entreprise, les investisseurs et prospects ne vous font pas confiance, et c’est d’autant plus vrai dans le domaine culturel. Avec l’incubateur, nous représentons un gage de confiance destiné à rassurer les partenaires et les clients. L’intérêt pour les entreprises incubées est également d’accroitre leur visibilité et d’avoir la possibilité d’échanger avec d’autres startups et structures des ICC afin de mieux comprendre l’environnement dans lequel elles évoluent. Nous faisons le choix de ne pas accompagner des entreprises concurrentes pour favoriser les collaborations entre les équipes qui rencontrent souvent des problématiques similaires. Nous développons un cadre propice aux échanges, des ateliers de co-développement pour favoriser le partage de solutions et de bonnes pratiques. 

L’objectif de notre structure est de faciliter la mise en réseau avec des experts, qu’ils soient internes ou externes au Centquatre. Nous avons la chance de faire partie d’associations, telle que la boussole des entrepreneurs, ce qui nous permet d’être formés en tant qu’accompagnateurs d’entreprises et de bénéficier d’un réseau mutualisé d’expertises liées au développement d’une entreprise. 

« Culture Impact a pour objectif d’aider à réduire l’empreinte que notre secteur exerce sur l’environnement » 

BM : Pourquoi est-ce important d’avoir des structures dédiées aux ICC ? 

MB : Aujourd’hui, très peu d’incubateurs sont spécialisés dans les industries culturelles et créatives. De plus, nous sommes l’un des rares à être complètement intégré à un lieu culturel. Au Centquatre, nous avons la force d’être un lieu vivant, habité par ses usagers, ce qui permet, pour les entreprises que l’on accompagne, de mieux comprendre le monde dans lequel elles évoluent et d’être confrontées à la réalité du monde de la culture. Nous réalisons régulièrement des sessions durant lesquelles tout un chacun peut venir tester les applications, installations, solutions que proposent les entreprises incubées. C’est aussi l’occasion de rencontrer les artistes en résidence. A date, nous avons accompagné 75 entreprises depuis la création de l’incubateur en 2013. 

BM : Quelles sont les spécificités du 104factory ? 

MB : Nous sommes spécialisés dans l’accompagnement des projets culturels et créatifs au service des transitions numérique et environnementale. On a développé un nouveau programme cette année, Culture Impact, qui a pour objectif de créer un laboratoire urbain de transition écologique dédié à la culture. Ce programme vise à repenser les usages et à favoriser des innovations dans le secteur afin de réduire son empreinte écologique. C’est très important pour nous car la valorisation de l’innovation dans ce secteur passe souvent au second plan, derrière la technologie. 

BM : En quoi est-ce important pour vous de valoriser et d’accompagner les entreprises qui œuvrent dans la transition écologique et environnementale ? 

MB : Par essence, notre activité a un impact sur l’environnement : nous montons des expositions, créons des spectacles, construisons des décors, entrainons le déplacement de personnes sur nos événements etc. Notre nouveau programme Culture Impact a pour objectif d’aider à réduire l’empreinte que notre secteur exerce sur l’environnement. Nous accompagnons par exemple La Réponse D, un studio de création et de production en décors et scénographies éco-conçus ou encore Plinth, un outil numérique de mise en relation pour le don d’objets et matériaux dédié au secteur culturel.  

Julie Lepretre
Julie Lepretre Rédactrice web