Internationalisation, recrutement : les enjeux des start-up et scale-up françaises

Optimiser les chances de recrutement de talents pour les start-up et scale-up françaises, c’est l’objectif de l’étude réalisée par Bpifrance, Sia Partners et Uside. La parole est donnée à des experts qui offrent des conseils afin d’aider les jeunes pousses tricolores à devenir des géants internationaux.

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« 67 % des start-up françaises ont été créées dans les 10 dernières années », affirme l’étude, Start-up et Scale-up : La gestion des talents pour adresser les changements d’échelle, conduite par Bpifrance, Sia Partners et Uside. En donnant la parole aux jeunes pousses françaises, a différents fonds d'investissement ainsi qu'a des experts, cette étude tente de proposer des pistes d'améliorations, tant pour les start-up et scale-up que pour l'ensemble de l'écosystème entrepreneurial français. 

Depuis quelques années, la France est devenue synonyme de terre entrepreneuriale. On y compte aujourd’hui près de 27 licornes contre 3 en 2017. La France a donc rattrapé son retard sur ses voisins européens - tels que la Grande-Bretagne ou l’Allemagne - qui comptabilisent respectivement 37 et 25 licornes. Pour les entreprises tricolores qui ont réussi à lever des fonds et décrocher le statut de scale-up (changement d’échelle d’une entreprise suite à une accélération de la croissance) il reste cependant plusieurs objectifs à atteindre avant de devenir des acteurs majeurs dans le paysage international. L'un des plus notables est le recrutement de talents internationaux. « Dans l’écosystème tel qu’il est aujourd’hui, le défi auquel nos fleurons français sont confrontés est autant l’accès au financement, que la capacité à passer à l’échelle en termes d’organisation de l’entreprise », précise Paul-François Fournier, directeur exécutif Innovation de Bpifrance.

S'inspirer des différentes expériences

Le retour d’expérience des fondateurs et dirigeants de scale-up interrogés a pu donner lieu à quelques recommandations pour les start-up en devenir. Il est conseillé dans un premier temps de développer une culture de l’international. « L’état d’esprit des fondateurs, mais aussi des collaborateurs, doit dépasser les frontières de la France dès la création de l’entreprise afin d’être en mesure de capter toutes les opportunités possibles pour l’entreprise », recommande les auteurs de l’étude.  

Dans un second temps, on y apprend la nécessité de bien s'entourer, notamment en s'appuyant sur des experts et des réseaux d'accompagnement tels que les coachings ou les accélérateurs, afin de ne pas faire face à une hyper-croissance seul. « Il ne faut pas se limiter. Plus le profil est senior, mieux ce sera », énonce Thibaud Hug de Larauze, co-fondateur et CEO de BackMarket. En effet, les dirigeants d’entreprises expliquent que le recrutement de talents plus expérimentés permet de se préparer au mieux à toutes éventualités notamment en cas d’hyper-croissance.

Devenir des géants internationaux 

« Aujourd’hui, la clé, c’est de rayonner le plus possible », raconte Christophe Dargniès chef des ressources humaines chez Manomano. Pour les scale-up, le plus important reste la construction d’une réputation afin de convaincre des talents internationaux de rejoindre une société dans sa conquête d’autres marchés. Et si la croissance d'une start-up ou d'une scale-up passe bien sûr par le recrutement, il est également nécessaire que les dirigeants s'imposent une introspection personnelle. « Du fait de l’hyper croissance de l’entreprise, je dois sans cesse me remettre en cause », témoigne Antoine Hubert le CEO et co-fondateur d’Ynsect, une société de protéine naturelle et d’engrais à base d’insecte. Une étape essentielle qui permet à nombre d'entre eux de prendre les devants sur les différentes étapes de croissance. L'étude révèle aussi l'importance d'assumer pleinement sa culture d’entreprise afin d’attirer des profils en adéquation avec ses valeurs et éviter les mauvaises surprises.

Un écosystème en bonne santé 

Être une terre d’accueil pour un écosystème grandissant ? C'est l’un des objectifs de l’Hexagone. « La France doit pouvoir tirer profit de ses atouts et de son image, mais aussi mettre en place un accompagnement qui facilitera l’installation de ces talents », explique l’étude. L’Hexagone a un rôle important à jouer pour que les jeunes pousses puissent passer au niveau supérieur. Pour ce faire, il est essentiel que les scale-up renforcent les moments de rencontre et partagent leurs expériences pour favoriser l'émergence de géants français à l'international. En effet l’étude souligne que la force d’un écosystème réside dans la puissance de son réseau. 

Enfin, les deeptech qui demandent des qualifications plus "poussées", se détachent de l'écosystème tech. « Accroître la capacité de financement français des entreprises Deeptech permettrait de ne pas les forcer à se tourner vers les États-Unis et le NASDAQ [deuxième marché boursier le plus important des Etats-Unis NDLR] pour financer leurs derniers tours de table », conclut l’étude.