Industrie française : état des lieux, entre mythes et réalités

En résumé 

Quelques mois après la sortie de l’étude « Ré-industrialisons ! Ensemble pour une industrie innovante et conquérante », Bpifrance Le Lab poursuit son état des lieux de l’industrie française avec une nouvelle enquête. Intitulée « Délocalisations et relocalisations de l’industrie française : entre mythes et réalités », elle brise les préjugés sur l’industrie et met en évidence les dynamiques à l’œuvre en France dans un contexte de relance et de soutien aux PME et ETI industrielles.

Pourquoi cette étude est importante ?

Dans son étude réalisée en juin 2021 auprès de 200 industriels, Bpifrance Le Lab a observé trois phénomènes : 

• le mouvement de solidarité entre clients et fournisseurs n’est pas aussi net que l’actualité avait pu le montrer au printemps 2020 ;
• les dirigeants affichent une opinion clairement favorable à la relocalisation, même si la réalité de ces relocalisations est difficile à mesurer ;
• les délocalisations étaient encore à l’agenda d’une entreprise sur quatre dans les cinq dernières années.

Pour creuser ces éléments, Bpifrance Le Lab a interrogé 1 382 dirigeants d’entreprise de plus de 10 salariés. Les résultats de cette enquête permettent de dresser un inventaire de l’industrie française : son implantation sur le territoire, ses intentions de relocalisation et de délocalisation. Cette étude offre ainsi un panorama complet et statistique des tendances opérantes dans le débat sur la réindustrialisation de la France et déconstruit quelques idées reçues sur l’industrie hexagonale. 

Ce qu'on peut retenir de l’étude « Délocalisations et relocalisations de l’industrie française »

La France reste une nation industrielle 

La France est une terre d’industrie. C’est ce qui ressort de l’étude du Lab. 85 % des PME-ETI industrielles interrogées ont leurs sites de production en France. 25 %  se déclarent même « 100 % made in France » (avec une production et des approvisionnements uniquement français). A ces chiffres s’ajoutent ceux des perspectives d’investissement : 26 % des dirigeants déclarent vouloir ouvrir de nouveaux sites de production et 75 % d’entre eux, souhaitent le faire en France.

Des délocalisations aux motivations multiples

Malgré un contexte qui pousse à la relocalisation, le mouvement des délocalisations se poursuit. 3,5 % des répondants envisagent délocaliser leur activité dans les cinq prochaines années. Déménagement d’une usine à l’étranger, extension d’activités existantes, ou création de nouvelles activités…  Derrières ces mouvements industriels se cachent de multiples réalités. Et contrairement aux idées reçues, ce n’est pas la main d’œuvre à bas coût à l’étranger qui est recherchée par les industriels mais plutôt la proximité avec leurs clients. Le plus souvent, ces mêmes clients sont les premiers à inviter les PME et ETI industrielles à délocaliser. Ainsi, 23 % des répondants ont été incités à délocaliser dans les cinq dernières années, dont la moitié pour éviter une rupture de contrat.

La relocalisation : le principal enjeu pour les années à venir

5 % des industriels interrogés déclarent vouloir engager des actions de relocalisation de tout ou partie de leur outil industriel dans les cinq prochaines années. En cause : les difficultés d’approvisionnement pour 58 % d’entre eux, au même titre que la réduction des délais et des coûts de transport. A ces éléments conjoncturels s’ajoutent les convictions personnelles des dirigeants. Ils sont 80 % à considérer la relocalisation possible dans leur filière et parmi ceux qui prévoient une relocalisation, 46 % l’envisagent pour des raisons environnementales et climatiques. Un bémol cependant, 56 % des répondants estiment que la relocalisation n’est envisageable dans leur filière que si le principal donneur d’ordre montre l’exemple.
 

Le message d’Elise Tissier, directrice de Bpifrance Le Lab, aux industriels

« Cette étude a pour objet de poser les bonnes métriques sur l’industrie française. Il s’agit de comprendre qui produit en France et hors de France, et les motivations sous-jacentes. Ainsi, contrairement à une idée reçue, les bas coûts de production, en particulier en Asie, ne sont qu’un élément parmi beaucoup d’autres. La proximité clients est une motivation très forte, ce qui signifie qu’à l’échelle d’une filière, la décision d’un acteur en aval peut entraîner toute une chaîne de valeur. » 

Pour aller plus loin :

Rendez-vous sur le site de Bpifrance Le Lab pour consulter les études suivantes :

•    Délocalisations et relocalisations de l’industrie française : entre mythes et réalités 
•    Réindustrialisons en France : vers une industrie innovante et créatrice d'emplois

Rendez-vous sur le site de La French Fab pour connaitre toute l’actualité de l’industrie française