Entrepreneuriat : la crise a renforcé la motivation des Français

Les Français s’engagent de plus en plus dans l’entrepreneuriat en dépit du contexte sanitaire. C’est ce qui ressort de l’enquête nationale menée par l’Ifop pour le compte de l’Observatoire de la création d’entreprise de Bpifrance Création.  

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L’entrepreneuriat a le vent en poupe. En 2021, 30 % des Français s’inscrivent dans la chaine entrepreneuriale du pays. En clair, trois Français sur dix sont entrepreneurs, porteurs de projets ou intentionnistes. Une tendance stable depuis trois ans qui s’inscrit sur le long terme en dépit de la crise sanitaire. Pour Nicolas Dufourcq, Directeur général de Bpifrance « C’est une certitude, il va y avoir de plus en plus d’entrepreneurs en France et donc un besoin d’accompagnement renforcé pour favoriser la pérennité et la croissance de ces entreprises, vecteur de création de valeur et des emplois de demain. » 

Des Français plus nombreux à se lancer mais moins d’intentionnistes  

De manière générale, les Français déclarent que la crise a renforcé leur envie d'entreprendre, notamment car ils ont eu le temps de murir leur plan. Les porteurs de projets représentent 11 % de la population interrogée contre seulement 7 % en 2018. Cette hausse de quatre points démontre que les Français sont plus nombreux à souhaiter se lancer malgré les incertitudes liées à la crise actuelle. Autre tendance positive, un chef d’entreprise sur cinq estime avoir profité de la crise sanitaire pour réfléchir à la vision qu’il a de son entreprise, pour faire évoluer sa stratégie ou pour développer et proposer de nouveaux produits et services. En revanche, la crise a freiné la propension des intentionnistes qui ne sont désormais plus que 9 % contre 14 % en 2016.  

Parmi les 7 Français sur 10 qui ne sont ni créateurs ni intentionnistes, plus de la moitié a pensé à créer ou reprendre une entreprise, avant de se raviser car freiné en raison des risques financiers encourus ou de la complexité du projet. La peur d’un revenu d’activité insuffisant ou instable remonte en tête de leurs craintes, devant la complexité des démarches ou encore les responsabilités engendrées. 

Une hausse de l’appétence entrepreneuriale dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV) 

Si l’on se penche sur le visage de l’entrepreneuriat, il est masculin, plus jeune et plus diplômé que la population française. Un jeune sur deux de moins de 30 ans est concerné par l’entrepreneuriat contre un Français sur quatre de 30 ans ou plus. Un homme sur trois est impliqué dans l’entrepreneuriat, contre une femme sur quatre. Toutefois, l’implication féminine a progressé de 3 points depuis 2018. L’écart entre les hommes et les femmes serait lié à la confiance en soi et l’estime que se portent ces dernières. Les porteuses de projets sont nettement moins nombreuses à estimer avoir les qualités requises pour fonder et diriger une entreprise. Elles sont également moins nombreuses à disposer d’une expérience en gestion d’entreprise, 38 % contre 54 % chez les hommes. Du coté des intentionnistes, l’équilibre femmes/hommes est parfait, laissant présager un rééquilibrage en termes de création d’entreprise dans les années à venir.  

Si les femmes sont sous-représentées dans l’entrepreneuriat français, c’est encore plus le cas dans les QPV, malgré une appétence croissante de ses habitants pour la création d’entreprise. En 2021, 20 % des habitants des QPV font partie de la chaîne entrepreneuriale, un indice qui a progressé de six points depuis 2018. Parmi les personnes interrogées, 35 % estiment que travailler pour son propre compte représente le choix de carrière idéal, contre 24 % en moyenne en France. Cependant, ils ne sont que 2 à 3 % à se lancer véritablement dans la création d’entreprise. La situation dans les QPV est marquée par un fort intentionnisme mais un passage à l’acte moins fréquent.  

C’est dans le but d’aider les habitants de ces quartiers à développer leurs projets que Bpifrance Création a lancé son programme Entrepreneuriat pour Tous, afin de « Maintenir l’élan entrepreneurial en France, soutenir la création d’entreprise dans tous les secteurs, favoriser l’entrepreneuriat pour toutes et tous, et dans tous les territoires, mais aussi sensibiliser les plus jeunes, encore en études, à l’entrepreneuriat, sont autant de défis que Bpifrance Création a décidé de relever il y a trois ans avec ses partenaires. » déclare Marie Adeline-Peix, Directrice exécutive en charge de Bpifrance Création et du programme Entrepreneuriat Pour Tous
 

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