Choco et Too Good To Go nous éclairent sur l'alimentation du futur

De quoi seront composées nos assiettes demain ?  Comment évolueront nos modes de consommation ? Réponses en vidéo (et en texte) avec les dirigeants de Choco, Vital Meat, Too Good To Go et Scinnov. 

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« Notre système alimentaire actuel est malade. », affirme Lucie Basch co-fondatrice de Too Good To Go. Sur la scène de Big média, la jeune femme à la tête de l'application anti-gaspillage alimentaire est revenue, aux côtés d’experts tels qu’Anne Cazor, Etienne Duthoit ou Grégoire Ambroselli, sur les solutions mises en place par les entreprises pour proposer des alternatives à la surconsommation alimentaire et au gaspillage. 

Et si pour mieux manger demain, on commençait d’abord par moins gaspiller aujourd’hui ?  

En France, le gaspillage alimentaire représente 10 millions de tonnes de déchets, soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d’euros selon écologie.gouv. « A cela, il faut ajouter que près de 15 % de la production alimentaire est jetée en amont de la supply chain», note Grégoire Ambroselli, fondateur de la licorne Choco. Car si les consommateurs sont de plus en plus sensibilisés au « consommer moins mais mieux », coté commerçants, le chantier reste de taille. C’est en observant le process de commandes des professionnels de la restauration que Grégoire Ambroselli constate combien le secteur manque d’efficience, notamment en termes de digitalisation. En s’inspirant de WhatsApp, Choco permet gratuitement à tout restaurateur d'ouvrir un canal de communication avec chaque fournisseur, dans lequel les commandes seront rassemblées et les produits référencés. L'application promet à ses utilisateurs d'économiser près de 3 heures de temps par jours et 1,3 kilo de marchandises par semaine.  

En aval de chaine, les initiatives se multiplient pour accompagner les consommateurs vers un mode de vie plus respectueux de l’environnement. La solution de Lucie Bash, co-fondatrice de l’application Too Good To Go, s’adresse non seulement à l’impact environnemental des citadins mais également à leur porte-monnaie ! Au-delà de permettre aux commerçants et grandes enseignes de ne plus jeter leurs produits périssables, ce type de solution se justifie par de la création de valeur économique grâce à la réduction du gaspillage alimentaire. Car permettre au consommateur d’économiser de l’argent sur des petites courses du quotidien, c’est aussi un moyen pour lui de doubler son pouvoir d’achat. « Mais la vraie solution pour changer les choses, au-delà d’une application du quotidien, c’est de faire de la pédagogie dans les écoles. », affirme Lucie Bash. « C’est pourquoi nous avons édité un guide d’anti-gaspillage à destination des professeurs pour qu’ils puissent transmettre à leurs élèves les bons gestes et petites astuces à adopter en classe et à la maison ».  

Proposer une alternative à la viande 

Changer ses modes de consommation, c’est aussi se tourner vers des aliments moins gourmands en eau, en énergie ou générateurs de gaz à effet de serre. Si pour le moment la viande de culture peine encore à se faire une place dans les rayons des grandes enseignes, nombreux sont ceux qui se disent prêt à se tourner vers ce type de produits. Et ça, les startups innovantes l’ont bien compris comme le montre une étude du cabinet de conseil américain AT Kearney. En se basant sur des entretiens avec de nombreux experts, le rapport révèle que 60 % des viandes que nous mangerons en 2040 ne seront pas issues d’animaux. Cette nourriture sera remplacée à 35 % par de la viande de culture (ou in vitro/synthétique/artificielle), à 35 % par des produits à base de végétaux et à 25 % par des viandes issues d’insectes. « Pour autant il ne faut pas penser que la viande de culture remplacera complètement la viande naturelle », pondère Etienne Duthoit, co-fondateur de la deeptech Vital Meat. « Je pense que la viande de culture aura ses consommateurs et ses moments de consommation. Proposer cette alternative ne veut donc pas dire qu’il faut arrêter l’élevage traditionnel, mais qu’il faut le faire évoluer vers plus d’agroécologie ».  

Un changement de mentalité qu’Anne Cazor, fondatrice du laboratoire de recherche Scinnov, observe également dans l’industrie agroalimentaire. Depuis 15 ans, cette docteure et ingénieure en agroalimentaire accompagne startups, PME et artisans dans leur « recettage », mais également dans leur transition vers des aliments plus végétaux. Et au-delà de répondre à la demande des consommateurs, les industriels sont également motivés par les économies à faire en travaillant sur des co-produits, c’est-à-dire des aliments qui sont normalement jetés ou donnés aux animaux. « On a travaillé sur les drêches de brasserie qui sont de plus en plus connues pour être utilisées pour la fabrication de bars ou même de bols. Et plus récemment, on s’est attaqués à la transformation du dépôt d’avoine que l’on retrouve au fond des laits végétaux. Toutes ces recherches sont très intéressantes car elles nous permettent de développer des produits avec une vraie valeur environnementale. », conclut l’entrepreneure.   

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Mélanie Bruxer Rédactrice web